Nokia n'est pas à la fête en ce moment et les résultats du troisième trimestre suggèrent que la crise est profonde. Le groupe finlandais a reconnu avoir manqué certains virages stratégiques et a promis de se renforcer sur le segment des smartphones.

S'il est le principal vendeur de terminaux intelligents, ses produits peinent à gagner l'estime et la visibilité auprès du grand public quand les iPhone et Blackberry attirent les regards. Et sur le segment particulier des terminaux mobiles offrant la connectivité WiFi en plus de la compatibilité cellulaire, le cabinet d'études In-Stat constate un recul significatif du numéro un mondial.

Alors qu'il menait le segment avec plus de 50% de part de marché au deuxième trimestre 2008, Nokia aurait depuis perdu 10 points, au profit d'acteurs comme Apple et Research in Motion. Or la fonctionnalité WiFi est présente sur la plupart des smartphones.


Le WiFi n'est plus réservé aux terminaux d'entreprise
Les ventes de terminaux mobiles intégrant la fonctionnalité WiFi n'ont cessé de progresser ces dernières années, avec notamment une augmentation de 50% entre 2007 et 2008, portée par l'engouement du grand public pour les terminaux évolués.

" Alors que l'entreprise constituait le marché initial des terminaux cellulaires / WiFi, l' iPhone d' Apple a facilité leur adoption par le grand public. La popularité du WiFi en tant que complément du cellulaire est liée à sa capacité à améliorer l'expérience utilisateur et participe au maintien de la qualité du réseau cellulaire [ndlr : en dérivant les transferts data lourds vers une ligne Internet fixe] "

, indique Victoria Fodale, analyste In-Stat. Dans son rapport, elle met en évidence l'intérêt de l'intégration du WiFi dans les terminaux mobiles, qui permet d'augmenter la consommation data des points d'accès WiFi des opérateurs et sert de porte d'entrée à l'usage de la voix sur IP ( VoWiFi ) malgré les réticences des opérateurs.

Elle note également que le pourcentage de terminaux dotés du WiFi devrait plus que doubler dans les deux à trois ans et que 121 modèles ont été lancés durant le premier semestre 2009, soit presque autant que durant toute l'année 2008.

Sans être inquiétant outre mesure, cet indicateur marque là encore une certaine inertie de la part de Nokia vis à vis des grandes tendances mais surtout la pression exercée par les concurrents positionnés uniquement sur le créneau lucratif du smartphone, ce qui constitue un avantage certain tant que la demande est très forte. Or, beaucoup d'indices suggèrent que cette demande va perdurer à haut niveau au moins sur les trois à cinq prochaines années.