Hier, le ministre en charge de l'Économie numérique et le secrétaire d'État à la consommation ont présidé une table ronde avec les opérateurs de télécommunications sur la mise en place de tarifs sociaux dans la téléphonie mobile et Internet. Des tarifs auxquels pourront prétendre les foyers qui bénéficient des minima sociaux.

Pour la téléphonie mobile, une convention doit ainsi être signée par les opérateurs à la fin du mois de février prochain. Le tarif social se situerait aux alentours de 10 € par mois, pour un forfait de 30 minutes de voix et de 30 SMS. Visiblement, un terrain d'entente a pu être trouvé mais il faut dire que les discussions ont été facilitées par le fait qu'Orange et SFR proposent déjà des forfaits bloqués RSA, même si ces derniers manquent singulièrement d'exposition.

L'affaire paraît par contre plus compliquée pour l'accès à Internet ( triple play ) à 20 euros par mois. Selon des propos d'Éric Besson rapportés par l'AFP, certains opérateurs souhaitent qu'un fonds universel ( abondés par les opérateurs en fonction de leur chiffre d'affaires ) soit mis en place afin de financer ce tarif social à l'instar de ce qui existe pour la téléphonie fixe universelle. " Il faut une modification législative qui doit en plus être agréée par la Commission européenne. […] Cela va prendre plusieurs mois. "

LeMonde.fr rappelle qu'il existe déjà des offres d'Internet social comme avec SFR pour 100 000 logements HLM à Paris et Numericable pour les bailleurs sociaux. Néanmoins, pas de réelle présence à l'échelle nationale.


Copie à revoir pour l'UFC-Que Choisir
L'UFC-Que Choisir se montre en tout cas très critique à l'égard des mesures annoncées et demande au gouvernement de " revoir sa copie ". Pour la téléphonie mobile, l'association de consommateurs préférerait une amélioration du prépayé en déplafonnant les durées de validité des crédits de consommation, justifiant que des forfaits mobiles de 30 minutes et 30 SMS à 10 euros existent déjà chez certains opérateurs mobiles virtuels.

" Les cartes prépayées de 10 euros et moins sont souvent limitées à un usage dans les 10 jours. Étendre cette validité à 2 mois par exemple, tout en proposant des cartes de petit montant, avec des tarifs d'appels compétitifs (15 cts/minute) serait un progrès bien plus significatif "

, écrit l'association dans un communiqué.

Pour l'accès Internet à 20 euros, l'UFC-Que Choisir trouve ce prix trop élevé et propose un forfait à 10 euros maximum :

" L’UFC-Que Choisir propose que les opérateurs calibrent des offres d'accès à 20 euros qui contiendraient, par exemple, un Internet haut débit complet, des appels illimités sur tous les fixes de France, mais que les plus démunis bénéficient en plus de la subvention du service universel pour obtenir un prix final de 10 euros. "