Si l' iPhone peut constituer un objet de séduction, certains de ses éléments constituants seraient plutôt à ranger parmi les substances dangereuses, selon un rapport publié par l'organisation Greenpeace, qui a fait décortiquer le précieux téléphone au moins de juin par l'un de ses laboratoires de recherche britanniques.

Intitulé "Missed Call : iPhone's hazardous chemicals", le document prend au mot la déclaration d' Apple de mai 2007 selon laquelle, d'ici fin 2008, ses nouveaux produits seraient fabriqués sans retardants de flamme bromés ( BFR ou Brominated Flame Retardant ) et sans PVC ( Chlorinated Polyvinyl Chloride , qui contient des phtalates toxiques ).

Greenpeace a donc acheté un exemplaire de l' iPhone lors de son lancement fin juin et l'a envoyé à son laboratoire anglais d'Exeter pour analyse. 18 constituants standard ont été pris en compte, à la recherche de substances interdites ( métaux lourds de type plomb, cadmium, mercure, chrome ) dans les produits électroniques depuis la directive européenne RoHS ( Restriction of the use of certain Hazardous Substances in electrical and electronic equipment )


Tout n'est pas rose dans l' iPhone
Si aucune des substances nocives visées n'a été retrouvée, l'analyse a révélé la présence de composés bromés,  notamment au niveau du circuit de l'antenne, suggérant l'usage de retardants BFR. Bien que non répertoriés spécifiquement par la directive RoHS, Greenpeace estime qu'ils seront des sources de pollution lourde lors de la phase de recyclage des terminaux.

D'autres substances ont également été retrouvées, comme de l' antimoine ( utilisée pour améliorer l'efficacité des BFR ) ou, au niveau des écouteurs, des phtalates et des composés chlorés caractéristiques des PVC, dont l'usage est déconseillé en Europe pour les articles pour enfants.

Le rapport évoque en outre le fait que la batterie est collée et soudée au reste de l'électronique, une disposition inhabituelle qui rend son remplacement et sa désolidarisation du reste du terminal en vue de suivre une filière de recyclage spécifique particulièrement ardue.

De ces différents éléments, dont l'étude est restée succincte sans quoi des moyens beaucoup plus lourds auraient été nécessaires, il apparaît que le modèle iPhone vendu aux Etats-Unis est à la limite des critères de la directive RoHS.

Pour Greenpeace, Apple a encore des progrès à faire pour écarter ces éléments de ses produits et atteindre son objectif de 2008. Les iPhones qui seront vendus en Europe d'ici le mois de novembre contiendront-ils également ces substances ? La question reste posée.