La RIAA affirme que le partage de fichiers musicaux entre internautes est "contenu". Comprenez par là que le nombre de fichiers échangés sur les réseaux de "peer-to-peer" a cessé d'augmenter, alors que leur équivalent légal, sous forme de téléchargement depuis des plate-formes telles qu'iTunes, continue de croître et d'embellir. Cela signifie-t-il la fin des actions en justice à l'emporte-pièce...'


Victoire, ou simple reflux '
Nous nous sommes souvent fait l'écho des poursuites engagées outre-Atlantique par la RIAA (Record Industry Association of America) et son alter ego la MPAA (Motion Picture Association of America) à l'encontre des internautes américains qui avaient cru pouvoir échanger impunément avec leurs pairs des fichiers musicaux (ou vidéo) sans bourse délier. Parfois, nous avons adopté un ton caustique, tant certaines de ces actions en justice frisaient le ridicule, mais nous nous sommes toujours efforcés de conserver un ton neutre sur le sujet. Il n'en ira pas autrement aujourd'hui, en vous annonçant que la RIAA dit avoir "contenu" le phénomène du partage illégal de fichiers musicaux aux Etats-Unis.

L'organe chargé de faire respecter les droits des artistes et des éditeurs de musique outre-Atlantique déclare en effet que pour la première fois depuis que le P2P ("peer-to-peer") existe, le nombre de fichiers échangés par ce biais a connu une croissance nulle. Dans le même temps, les ventes légales d'albums digitaux (depuis Internet, donc) ont elle augmenté de 77%, à 23,7 millions d'albums, contre 13,4 millions à la même période l'an passé.


Le front se déplace
La RIAA ne désarme pas pour autant, puisqu'elle vient d'intenter une action contre XM, le service de radio sur Internet, en raison du fait que ce dernier met désormais à disposition de ses auditeurs un outil leur permettant de sauvegarder les titres qu'ils écoutent. Sirius, concurrent de XM sur ce segment, a déjà signé avec la RIAA un accord de license forfaitaire afin d'échapper aux poursuites, et XM pourrait être contraint de faire de même. Sur le front des particuliers, ce sont quelque 4.500 accords "amiables" qui ont été trouvés, le plus souvent à raison de 4.000 dollars US de dédommagement par affaire. Si je compte bien sur mes doigts, cela fait 18 millions de dollars US soutirés aux internautes, parfois en employant des méthodes que nous avons déjà décrites dans nos colonnes, et sur lesquelles nous ne reviendrons pas ici.

Reste que selon une étude menée par la firme d'analyse américaine BigChampagne, on dénombrerait 10 millions d'internautes adeptes du P2P aux Etats-Unis, quand qu'ils étaient "seulement" 8,7 millions l'année dernière.

Alors, qui a tort, et qui a raison '