Avec des parts de marché mondial en baisse et une croissance stagnante, les fabricants de mobiles Samsung et LG vont devoir revoir leur stratégie pour ne pas se laisser distancer par la tête du peloton représentée par Nokia, Motorola et Sony Ericsson, selon certains analystes.

Ces derniers ont connu une forte croissance ces dernières années en mettant en avant des mobiles fins et bourrés de nouvelles technologies sur les marchés établis et en fournissant des téléphones à bas coût pour les marchés en développement. Ce dernier secteur a été relativement négligé par les deux fabricants coréens, laissant la concurrence prendre position et profiter de la forte demande existante.

Les analystes évoquent aussi la faiblesse de leur marque, qui ne dispose pas d'un modèle dominant, ou qui n'exploite pas un secteur précis, comme l'exemple de la segmentation de Sony Ericsson sur la photographie (CyberShot) et la musique (Walkman) pour attirer les utilisateurs.
On se rappelle que Samsung était sur le point de dépasser Motorola et de devenir numéro 2 mondial il y a seulement deux ans, alors que la société ne représente plus que la moitié des parts de marché de ce dernier actuellement, n'écoulant que 26.3 millions de mobiles contre 51.9 millions pour Motorola au deuxième trimestre 2006.

Il faut dire que Motorola a sorti entre-temps sa botte secrète, le Motorola RAZR, un modèle fin et élégant, avec des matériaux de qualité, qui a été écoulé à plus de 50 millions d'exemplaires depuis son lancement fin 2004. Le RAZR a redéfini les standards du design pour les mobiles et la concurrence a mis du temps à proposer ses propres modèles ultra-fins, laissant une voie royale au fabricant américain.

L'erreur de LG et Samsung a peut-être été de se lancer trop vite sur des marchés qui ne sont pas encore établis, tels que le HSDPA, le WiMax ou le multimedia à outrance, alors que les infrastructures ne permettent pas encore de supporter une demande suffisante. De son côté, LG a fait une entrée tardive sur le marché du GSM, très actif, tandis que son marché d'origine, le CDMA, connaît une croissance limitée. L'arrivée du Chocolate Phone est une bonne initiative mais son effet positif se voit limité par une relation de confiance qui reste à bâtir auprès des opérateurs GSM.

Produire des mobiles à bas coût pour les marchés émergents et trouver un moyen de se différencier et de mettre en valeur la marque, tels sont les deux enjeux principaux sur lesquels LG et Samsung doivent se pencher, en attendant que le marché évolue suffisamment pour reprendre (peut-être) l'avantage avec les dernières technologies.

  • CNet News (Source : Reuters)