Si l'industrie du disque semble allergique à la licence globale, c'est une possibilité qui pour la presse séduit le journal Libération. Dans un entretien accordé à Challenges, la coprésidente du directoire de Libération a évoqué cette éventualité, présentée en début de semaine au Syndicat de la presse quotidienne nationale.

Pour Nathalie Collin, ce serait un juste retour des choses, arguant que l'information est le deuxième motif de fréquentation d'Internet, et de parler " d'intérêt commun des internautes, des entreprises de presse et des FAI qui ont intérêt à ce que survivent leurs fournisseurs d'informations ". Malgré sa présence réussie sur le Web, la presse traverse en effet une grave crise qui menace les rédactions des plus grands quotidiens.

Cette solution serait pour Nathalie Collin plus naturelle que du Web payant, alors que l'internaute s'acquitte déjà de son abonnement Internet : " C'est une question d'environnement. L'internaute a déjà payé son abonnement 30 euros. Il s'attend à un service ".

Toujours dans Challenges, le coprésident de Libération, Laurent Joffrin, se montre plus explicite : " Il s'agit de rectifier les flux d'argent actuels au profit des rédactions, qui sont les auxiliaires du bon fonctionnement de la démocratie ". Il évoque ainsi l'ajout d'une somme forfaitaire de quelques euros sur les factures des abonnés Internet transmises par les FAI.

Cette proposition qui risque de ne pas être des plus populaires, oscille entre licence globale et taxe sur le chiffre d'affaires des FAI. Une taxe qui a déjà été mise en œuvre pour le financement de l'audiovisuel  public afin de compenser les pertes dues à la fin de la publicité. Le fonds ainsi alimenté serait réparti entre les rédactions " en fonction de la fréquentation du site concerné et de la taille des rédactions ". Un plan qui vise à aider la presse écrite ayant pignon sur rue sur le Web.