Le maire d'une commune de Seine-Maritime entretenait une relation sur Internet avec une femme depuis trois mois et pensait avoir trouvé l'amour. Malheureusement pour lui, il est en fait tombé sur des "brouteurs", ces cyberescrocs qui profitent des réseaux sociaux et autres sites de rencontre pour organiser des arnaques et chantages.

Le piège est toujours le même et il est expliqué par le maire en question : "Je suis aujourd'hui célibataire, j'ai envie de refaire ma vie. Alors, quand cette femme est entrée en contact avec moi il y a quelque temps sur Skype, j'ai accepté. Nous avons entretenu une relation virtuelle. Et puis parfois, c'est vrai jassime totalement ce que j'ai fait, nous nous sommes laissés aller à des jeux (sexuels) par caméra interposées."

Arnaque chantage vidéo

C'est là que le chantage s'organise : en possession d'une vidéo compromettante, la "relation" change et la femme qui se faisait appeler Anne-Marie explique qu'elle habite Dijon, et qu'elle a besoin d'argent pour venir en Normandie afin d'officialiser une rencontre...

Suspicieux, le maire refuse et tente de prendre ses distances. Trop tard, le cyberescroc prend le relais et organise le chantage. Depuis la Côte d'Ivoire, on menace alors la victime de publier les vidéos compromettantes à moins de reverser une importante somme d'argent.

Le maire a refusé et a contacté la police. Ses vidéos ont été partagées avec quelques-uns de ses contacts sur les réseaux sociaux ainsi que son entourage professionnel. Le Service régional de police judiciaire de Rouen a mené l'enquête et remonté la piste des brouteurs jusqu'en Côte d'Ivoire, sans réussir à aller plus loin, les opérations étant la plupart du temps menées depuis des cyber cafés.

Le phénomène, que l'on pensait apaisé en France serait finalement reparti de plus belle à en croire les services de police. Ce type de chantage sur Internet se veut particulièrement lucratif pour les brouteurs, bien plus que l'arnaque à la nigériane dont le taux de réussite serait en baisse. Le chantage en ligne permet également d'encaisser des revenus plus rapidement que les autres arnaques, principalement du fait de la puissance des réseaux sociaux et de la menace qu'ils représentent lorsqu'un maitre chanteur évoque l'idée d'y partager des contenus intimes.