Pour son dernier trimestre fiscal 2011, terminé fin juin, le fabricant de semiconducteurs Marvell fait état d'un chiffre d'affaires en progression de 7% sur un an, à 901 millions de dollars, et d'un bénéfice net de 225 millions de dollars, contre 203 millions de dollars un an auparavant.

Sur l'ensemble de l'année fiscale 2011, le chiffre d'affaires de la société progresse de 29%, à 3,61 milliards de dollars, pour un bénéfice net de 904 millions de dollars, contre 353 millions de dollars en 2010.

Les résultats sont corrects mais un commentaire de son CEO, Sehat Sutardja, n'a pas échappé aux observateurs lors de la conférence de présentation des résultats : le fait que l'un de ses clients, non nommé mais compris comme étant Research in Motion ( RIM ), est en train de changer de stratégie et de se tourner vers des smartphones d'entrée de gamme.


Tout s'emboîte
Or Marvell, dont les processeurs mobiles sont embarqués dans les smartphones BlackBerry, ne possède pas une offre de composants capable de répondre spécifiquement à ce changement d'orientation.

Sa branche Mobile et Sans fil, qui génère un tiers de son chiffre d'affaires, a ainsi connu un recul brutal de 13% d'un trimestre sur l'autre, soit plus qu'attendu par les analystes. Le revirement de Research in Motion va cependant dans le sens du marché, à l'heure où Google incite ses partenaires à développer des smartphones Android d'entrée de gamme pour toucher de nouveaux marchés et étendre sa présence à l'international, pas seulement sur les marchés établis mais aussi dans les pays émergents.

Mais cet aperçu indirect de la stratégie du fabricant canadien appelle d'autres remarques qui inquiètent les analystes : en se tournant vers le marché d'entrée de gamme, RIM peut certes espérer reprendre des parts de marché mais cela ne sera pas sans conséquences sur ses marges, et donc sur sa rentabilité future.