Microsoft_Redmond L'affaire révélée par The New York Times n'a pas laissé de marbre Microsoft. Avec comme alibi la lutte contre le piratage logiciel à laquelle souscrit bien évidemment Microsoft, les autorités russes ont perquisitionné en janvier dernier les locaux de l'ONG russe Baikal Environmental Wave.

Du matériel informatique a ainsi été saisi afin, officiellement, de vérifier l'authenticité de produits Microsoft. Officieusement, l'opération soi-disant rendue possible grâce à un avocat russe de Microsoft visait surtout une association écologiste qui a manifesté son opposition au gouvernement dans son désir de rouvrir une usine de fabrication de papier dénoncée comme très polluante.

Les autorités russes ont ainsi pu bénéficier de précieuses informations sur notamment les soutiens de l'ONG. Pourtant, cette dernière au courant de ces pratiques dissimulées, avait pris soin de se mettre en règle vis-à-vis de ses licences Microsoft.


Microsoft condamne la pratique
Lundi, le responsable juridique de Microsoft, Brad Smith, a fait part de son étonnement et a condamné toute tentative visant à tirer parti des droits de propriété intellectuelle pour mener des actions à des fins politiques. Une enquête interne va être lancée pour faire la lumière sur cette affaire et mesurer le degré d'implication de Microsoft Russie.

Sans renier son combat dans la lutte contre le piratage, le groupe de Redmond tente de faire bonne figure et a annoncé la future création d'une licence logicielle unilatérale pour les ONG afin qu'elles puissent bénéficier de copies légales et gratuites de ses produits. Une possibilité qui était déjà offerte mais visiblement peu médiatisée et dont le processus va être simplifié puisque cette licence pour les ONG prendra effet automatiquement et couvrira tous les logiciels déjà installés sur des PC sans aucune démarche à effectuer.

En Russie, une ONG sera par ailleurs spécialement créée pour aider les autres ONG russes à prouver la légalité de leurs produits Microsoft en vertu de cette licence quand elles font face aux autorités. Des actions vont aussi être entreprises pour éviter que des tiers se disent les représentants de Microsoft dans le but d'extorquer de l'argent avec pour prétexte la lutte contre l'utilisation illégale de logiciels.

" Nous voulons réduire le piratage et la contrefaçon de logiciels, et nous voulons le faire d'une manière qui respecte les droits humains fondamentaux "

, a déclaré Brad Smith.