MIT_logo_massachusetts Des ordinateurs à bas prix pour les pays émergents, voilà une idée qui n'est pas nouvelle. Popularisée notamment par le projet OLPC qui rêvait d'un ordinateur complet pour environ 100 $ mais qui en aura finalement coûté 188. Cette idée continue d'être creusée par des étudiants du MIT, Massachusetts Institute of Technology.

Sauf que cette fois, ils ne cherchent pas à créer un ordinateur complet mais plutôt à utiliser des machines existantes pour un usage très basique en informatique. Le premier constat est qu'une centaine de dollars reste une somme très importante pour de nombreux pays. L'idée semble s'être focalisée sur l'utilisation de vieux ordinateurs, comme l'Apple II, cette machine 8 bits de la fin des années 70 au processeur cadencé à 1 MHz et avec ses 4 Ko de mémoire vive pour les premières versions.

Le but serait de fournir un ordinateur pour une douzaine de dollars, 20 maximum. Derek Lomas, l'un des étudiants a pu voir en Inde une machine nommée Victor vendue depuis mars pour 12 $, comme un clone de la console 8 bits de Nintendo, la NES. Compatible avec les cartouches prévues pour cette dernière, Victor dispose d'un équipement matériel sensiblement proche : processeur tournant à 1,78 MHz, 2 Ko de mémoire vidéo et la capacité d'afficher des images en 25 couleurs sur une résolution de 256x240. Cette machine se branche évidemment sur un téléviseur, l'appareil électronique le plus commun dans les pays émergents.


Transformer Victor en ordinateur
Outre la capacité de faire tourner les jeux de la NES, Victor pourrait lancer de petits jeux éducatifs destinés à appréhender le fonctionnement des ordinateurs. Il faut dire que Victor se présente sous la forme d'un clavier auquel il est possible d'adjoindre des manettes de jeux mais aussi une souris. La machine permet la programmation en langage Basic, accessible aux débutants.

victor_olpc_mit Les étudiants espèrent bien transformer Victor en un véritable ordinateur, en lui ajoutant notamment un accès Internet. Évidemment incapable de lancer des logiciels bureautiques ou un navigateur web tels que nous les concevons aujourd'hui, la machine pourrait tout de même s'y substituer. Il faut pour cela que les ingénieurs arrivent à développer des " jeux éducatifs " qui sauront remplacer les logiciels les plus communs. Notons par ailleurs que Victor est légal puisque le droit de propriété intellectuelle sur la Famicom, sortie entre 1983 et 86 à travers le monde, ayant expiré.

Une autre piste évoquée serait celle d'un ordinateur portable vendu à 15 $ en Inde, avec un petit écran LCD. Dans tous les cas, l'équipe espère bien réussir à concevoir une machine coûtant au final moins de 20 $. Ce ne sera pas une mince affaire : on sait par exemple que Victor peut être acheté sur Internet sur des sites indiens, mais pour le double du prix en marché, 23,99 $.

Si le projet réussit, la machine sera clairement moins puissante que celle de l'OLPC et ne permettra jamais le fonctionnement d'un système d'exploitation moderne. Mais d'un autre côté, pour le prix d'un seul XO, un pays pourrait s'en offrir une petite dizaine, écrans non compris. Notons enfin qu'il semblerait que l'ordinateur à bas prix destiné à lutter contre la fracture numérique soit devenu une spécificité locale à Cambridge, le projet OLPC ayant été initié au MIT.
Source : DailyTech