telephones Les radiofréquences émises par les téléphones portables sont-elles nocives ou non ? Cette question, qui devient de plus en plus pressante alors que les appareils électroniques envahissent notre quotidien, n'a toujours pas de réponse précise.

Les grandes organisations internationales et les ministères de la santé des différents pays ne reconnaissent actuellement qu'un effet thermique associé aux radiofréquences, qui conduit à un échauffement des tissus.

Cet effet n'apparaît qu'à des puissances d'émission bien supérieures à celles des téléphones portables. En-dessous, c'est le flou. Les effets non thermiques, qui induiraient des modifications physico-chimiques même à faible émission, ne sont pas reconnus.

Pourtant, plusieurs études semblent en avoir démontré plus ou moins l'existence. Problème : ces effets non thermiques, s'ils existent, constituent-ils un danger pour la santé et si oui, faut-il donc revoir les réglementations ? Il n'y a pas encore de réponse claire à cette interrogation.

Une étude publiée dans le JAMA ( Journal of American Medical Association ) va dans le sens de l'existence d'effets non thermiques dans les zones du cerveau les plus proches de la source d'émission.

Menée par le docteur Nora Volkow à l'aide d'imagerie médicale, l'étude semble montrer qu'il y a bien une modification du fonctionnement du cerveau lorsqu'il est exposé à des radiofréquences. 47 patients ont été soumis à des radiations équivalentes à celles de téléphones portables pendant 50 minutes et leur imagerie médicale a été comparée à celle faite lors d'une absence de rayonnement.


Un effet observé...mais quelles conséquences ?
L'étude s'est intéressée au métabolisme du glucose dans les zones irradiées et a constaté une augmentation du métabolisme de 7% dans ces zones. Le mécanisme n'est pas vraiment compris et pourrait être associé à une augmentation de perméabilité membranaire ( effet observé dans d'autres études ), de plus forte excitabilité des cellules ou encore de décharge plus importante d neurotransmetteurs.

Ce qui apparaît surtout, c'est que cette augmentation du métabolisme du glucose ne peut être attribuée à un effet thermique des radiofréquences. Il existerait donc bien des effets non thermiques présents même aux niveaux d'émission actuels des téléphones portables.

Mais attention, et avant que les catastrophistes et associations militantes ne s'emparent de ces résultats pour affirmer le danger des radiofréquences, rien dans l'étude ne permet de dire que cette modification physico-chimique constitue un effet nocif.

L'étude ne fait que constater l'existence d'un effet ( et encore, l'échantillon faible d'une cinquantaine de personnes pose déjà des limites quant à l'interprétation des résultats et des variations observées ), sans pouvoir aller au-delà et tirer de conclusions sur la nocivité des radiofréquences. Tout au plus pose-t-elle la question d'un danger sur le long terme en cas d'exposition prolongée plusieurs heures par jour pendant des années.

Question qui, en l'état actuel des connaissances, tend vers une réponse négative pour des périodes d'exposition allant jusqu'à 10 ans, mais qui n'est pas tranchée pour des expositions plus longues, de 20 ou 30 ans.

Au final, l'existence d'effets non thermiques va peut-être devoir être pris en compte par les instances internationales et nationales dans le cadre du principe de précaution et que des études plus poussées ( ou prolngées dans le temps )  vont devoir être menées pour mettre en évidence les mécanismes de ces effets.

Source : JAMA abstract