Les brevets dans le domaine mobile ont depuis quelque trimestres pris une nouvelle valeur stratégique, servant autant à se défendre qu'à attaquer. La demande pour cette propriété intellectuelle a généré des prix hors de proportion, tandis que certaines sociétés sont tentées de profiter de l'engouement pour remplir leurs caisses.

Dans les fermes de brevets aussi, on s'intéresse à cette ressource. Habituées à demander par la manière forte ( mises en demeure et plaintes ) les royalties correspondantes, ces sociétés peuvent espérer faire fructifier les propriétés intellectuelles.

En rachetant la petite société luxembourgeoise Core Wireless Licensing, chargée de gérer quelque 2000 brevets et applications réparties en 400 familles pour le compte de Nokia, la société canadienne Mosaid s'invite au festin.

En rachetant Core Wireles, elle se charge de faire fructifier les droits de licence et elle le fera d'autant plus fermement qu'environ 1200 de ces brevets sont considérés comme " essentiels ", autrement dit non contournables par d'autres brevets comparables. Pour exploiter les technologies qu'elles décrivent, il faut forcément passer à la caisse.


Des brevets fondamentaux dans le lot

On y trouve des brevets touchant aux technologies GSM, WCDMA / UMTS mais aussi LTE. Le segment est tellement fructueux que Mosaid s'attend à générer des revenus avec cette propriété intellectuelle fraîchement acquise supérieurs à tout ce qu'elle a pu collecter depuis sa création en 1975, soit environ 1 milliard de dollars.

Mosaid récoltera un tiers des droits de licence obtenus et son CEO affirme qu'il s'agit d'une excellente opération au regard de la valeur du portefeuille. C'est aussi une façon de prendre le large face à la tentative d'acquisition hostile de son compatriote Wi-LAN, autre ferme de brevets, qui aurait bien vu une fusion des portefeuilles pour avoir plus de poids dans la collecte des royalties.

Car si le rapprochement devait avoir lieu, Mosaid devrait se séparer de la propriété intellectuelle de Nokia. De quoi faire réfléchir à deux fois les actionnaires et investisseurs de de la société. De son côté, le fabricant finlandais, en confiant la gestion des brevets à Mosaid, est assuré d'avoir un bon retour sur investissement par rapport aux années de financement de R&D.