La menace de destruction pour se faire entendre ? Les salariés grévistes de la société Nortel France, filiale de l'équipementier télécom canadien Nortel Networks, ont décidé de faire planer la menace pour forcer les négociations.

C'est au mois de mai que Nortel France a été placée en liquidation judiciaire par les administrateurs britanniques des intérêts européens du groupe canadien. Celui-ci, en grande difficulté et obligé de se restructurer, a choisi de mettre fin à l'activité de Recherche et Développement en France, représentant 480 emplois, tandis que la branche de vente et marketing  ( 200 salariés ) reste active, mais sans assurance de survie au-delà de quelques mois.


Menace de destruction contre reprise des négociations

De façon atypique, la liquidation judiciaire a été prononcée en mai mais avec l'autorisation de poursuivre l'activité jusqu'en août, le temps de trouver éventuellement un repreneur. La décision de mettre fin à Nortel France a été perçue comme particulièrement injuste, la maison-mère choisissant de laisser mourir une filiale pourtant active mais attribuant de généreuses primes à ses dirigeants alors que le groupe s'est placé sous le régime des faillites.

Ne voyant venir aucun effort pour tenter de sauver leurs emplois, les salariés grévistes du site de Châteaufort ( Yvelines ) ont décidé de placer des bonbonnes de gaz devant l'entrée de l'entreprise et menacent de tout faire sauter si les négociations ne reprennent pas.

Selon un représentant de la CFTC, il s'agit d'abord d'un geste symbolique mais la menace d'aller jusqu'au bout de cette action serait bien réelle si les administrateurs continuent de faire la sourde oreille.

Cet effet d'annonce en suit de près un autre, celui des salariés du sous-traitant automobile New Fabris. Il reste maintenant jusqu'au 19 août pour trouver un repreneur, faute de quoi la liquidation judiciaire prendra effet.

MàJ 15/07/09 : la manoeuvre d'intimidation semble avoir fonctionné puisque l' AFP souligne que les bonbonnes de gaz ont été retirées après l'obtention d'une réunion avec les administrateurs ce mercredi après-midi.

MàJ 15/07/09 : le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a accepté de rencontrer les salariés de Nortel cet après-midi, après leur décision de retirer les bonbonnes de gaz. Il refuse toujours en revanche de rencontrer ceux de New Fabry, qui maintiennent leur menace de faire sauter leur usine de Châtellerault ( Vienne ).