Depuis le début des révélations concernant les écoutes de la NSA, notamment la récupération de métadonnées issues des téléphones portables, et dont il apparaît que la transgression des règles censées les encadrer a été régulière, l'argument massue pour justifier la récupération d'informations a porté sur la lutte contre le terrorisme et les moyens de sa prévention.

NSA Dans la perspective de l'ère post 9/11, la justification reste forte et pourrait presque excuser les nombreux dérapages révélés dans les documents d'Edward Snowden.

Une étude sur 225 cas d'actes terroristes recensés aux Etats-Unis menée par le Think Tank the New America Foundation suggère cependant que la vaste opération de collecte d'informations à partir des données mobiles de millions d'abonnés "n'a pas eu d'effet perceptible sur la prévention des actes de terrorisme" et que l'essentiel de ces cas a été traités via les bonnes vieilles méthodes d'investigation, à savoir par des informateurs ou via le comportement particulier de leurs auteurs.

Globalement, les métadonnées recueillies par la NSA via la surveillance des conversations téléphoniques n'a pas apporté d'éléments cruciaux aux enquêtes et les éléments obtenus auraient pu être récupérés en passant par une requête classique sur mandat.

New America Foundation NSA ecoutes

En bleu, la part des collectes de métadonnées par la NSA dans les investigations

Inefficacité de la collecte, manque de cohérence dans le partage des informations, ce qui ne permet pas de les exploiter efficacement en collaboration avec d'autres services, outil complémentaire aux autres méthodes d'investigation ou nécessité de raffiner les métadonnées pour en tirer des informations, les explications varient selon les tenants et les opposants au maintien de ce type de récupération d'information.

Le Think Tank observe un seul et unique cas dans lequel les écoutes de la NSA ont servi de point de départ pour une enquête qui s'est avérée ne pas représenter de menace directe pour la sécurité du pays, avec le cas d'un conducteur de taxi à San Diego qui a envoyé de l'argent à un supposé groupe terroriste en Somalie. Tout ça pour ça...

Source : Washington Post