Albert Gonzales, autrement connu sous ses pseudonymes de pirate informatique segvec, soupnazi et j4guar17, a été inculpé lundi du détournement d'informations relatives à plus de 130 millions de cartes bancaires. Une affaire que le département de la Justice des États-Unis considère comme la plus importante du genre jamais instruite.

À partir d'octobre 2006, Albert Gonzales qui réside en Floride et deux autres individus de nationalité russe ont mis au point ce qui a été qualifié de système d'attaque sophistiqué pour pénétrer des réseaux et voler des données de cartes bancaires, usant de techniques pour recouvrir leurs traces et éviter la détection des solutions de sécurité. Des données volées qui ont été envoyées à des serveurs localisés dans les États de Californie et de l'Illinois, mais aussi en Lettonie, aux Pays-Bas et en Ukraine.

Après avoir identifié les programmes informatiques de vente et les applications Web utilisés par leurs victimes, le trio s'est servi de ces informations pour installer via des attaques par injection SQL des logiciels malveillants de type sniffer sur les serveurs des sociétés prises pour cibles, afin d'intercepter les fameuses données. Parmi ces victimes, principalement des supermarchés et des organismes financiers.


Un habitué

Albert Gonzales, qui risque jusqu'à 25 ans de prison et une lourde amende, est loin d'être un inconnu et son nom est déjà apparu dans nos colonnes. En août 2008, le département US de la Justice l'avait déjà inculpé avec onze autres individus du détournement de plus de 40 millions de numéros de cartes de crédit. Un procès doit ainsi se tenir en 2010 mais auparavant, un autre procès l'attend en septembre 2009 pour sa participation dans une affaire de piratage informatique d'une chaîne de restauration. Une affaire qui lui vaut d'être actuellement en prison dans l'attente de son procès.

Parmi ses multiples casquettes, Albert Gonzales a aussi été un informateur qui a permis aux autorités le démantèlement d'un réseau de cybercriminels. Mais l'homme a " abusé " de ce statut d'informateur en divulguant à des cybercriminels des informations relatives à certaines enquêtes en cours.