La semaine dernière, le studio Sony Pictures a été la victime d'un piratage informatique qui aurait été fomenté par un groupe de hackers dénommé GOP pour Guardians of Peace. Ils ont laissé leur signature sur les écrans d'ordinateur des employés via un message menaçant de publier des données sensibles dérobées sur les serveurs de Sony.

Contenant des comptes emails, des mots de passe, des clés privées, des informations financières, des contrats ou encore des documents avec accord de non-divulgation, un gros fichier .zip a été partagé mais son authenticité demeure à confirmer.

Les employés de Sony Pictures avaient pour leur part reçu pour consigne de ne pas se connecter au réseau informatique de l'entreprise et de désactiver l'accès Wi-Fi sur leurs appareils mobiles. Sony Pictures a été peu bavard au sujet de cette affaire, confirmant uniquement une " perturbation de son réseau. "

Les revendications de GOP sont obscures. D'après une réponse obtenue par The Verge d'une personne se présentant comme l'un des hackers de GOP, le groupe veut l'égalité. " Sony ne veut pas. C'est une bataille grandissante ". Ce que sous-entend cette quête d'égalité n'a toutefois pas été explicité.

La réponse laisse en outre planer le doute au sujet d'une complicité interne. " Sony ne verrouille pas ses portes physiquement. Nous avons donc travaillé avec d'autres employés ayant des intérêts similaires pour entrer. "


La Corée du Nord impliquée ?
C'est dans ce contexte opaque que Re/code jette un pavé dans la marre. Selon le site, Sony Pictures explore la piste d'un lien entre les hackers de GOP et la Corée du Nord, et ce alors que le piratage aurait été opéré depuis la Chine.

The-Interview-film Une motivation pourrait être le film intitulé " The Interview " qui doit sortir dans les salles aux États-Unis le 25 décembre prochain et distribué en France par Sony Pictures le 18 février 2015 (" L'Interview qui tue ! "). Dans cette comédie, un présentateur et son producteur obtiennent une interview de Kim Jong-un, l'actuel dirigeant de la Corée du Nord, et la CIA leur demande de l'assassiner.

Ce film a été condamné par les dirigeants de la Corée du Nord. Les médias d'État de la Corée du Nord ont rapporté des " représailles impitoyables " si le long-métrage sort.

Re/code est un site sérieux mais la piste nord-coréenne est à prendre avec des pincettes. La source est anonyme et le site écrit : " Un lien avec la Corée du Nord n'a pas été confirmé mais n'a pas été exclu. "

À ce stade des investigations, établir un lien avec le Corée du Nord paraît bien précoce. Et attention aussi à la manipulation de part et d'autre. C'est finalement aussi un coup de buzz pour le film " The Interview ".