Honteusement surnommé Windaube par ses détracteurs (même s'ils ne sont pas enclins à quitter le système d'exploitation propriétaire pour un libre, le comble !), Windows a fort à faire avec les intolérents qui lui mènent la vie dure. L'objectif de notre nouvelle actualité consacrée aux idées reçues n'est pas de ranimer un vieux troll des cavernes, mais de crever l'abcès une fois pour toute : Windows ne plante pas.

Je m'attends bien sûr à ce que mes arguments ne vous satisfassent pas. Cependant, restez ouverts d'esprit.

Considérons que Windows ne plante pas, ni aucun système d'exploitation d'ailleurs. En fait, le système ne plante pas, c'est l'utilisateur qui fait planter le système. Croire qu'un système plante, comme ça, sans crier gare, c'est un peu croire à la combustion spontanée.

kernel_panic La toute première fois que j'ai installé Linux, c'était il y a quelques années tout de même, je me suis retrouvé au bout de quelques minutes après une installation fraîche devant mon premier kernel panic. Bienvenue dans le monde réel...

Bien sûr, ce n'était pas Linux qui était en cause, mais bien moi. Car, je le rappelle, un système ne plante pas spontanément. J'en profite pour vous demander de faire preuve d'humilité face à un ordinateur, et là je ne m'adresse pas aux geeks mais bien à ceux pour qui l'ordinateur n'est qu'un outil. Croyez-vous que chez Greenpeace ils apprécient les gens qui considèrent les animaux comme des outils ? Et bien les geeks et les ordinateurs, c'est pareil. Bref.

J'ai donc fait planter Linux après un petit quart d'heure d'utilisation. Mais comme on dit, il faut remonter en selle après être tombé.

Alors quelques années plus tard je m'y suis remis. Je me suis creusé la tête pour paramétrer correctement le système. Et, gloire, ça marche. Plus de kernel panic, plus de plantage.

Alors si je vous dis que j'ai utilisé et poussé dans leurs derniers retranchements toutes les versions de Windows depuis la 3.1 jusqu'à Vista, y compris les versions serveurs, et que les seules versions posant des problèmes de stabilité sont les versions 98 première édition et Millenium, vous pouvez me croire, d'autant que c'est sans aucun doute ce que vous diront également tous ceux qui ont eu l'occasion de toucher à ces systèmes.

Chers Linuxiens, je m'adresse désormais à vous.

Moi même, je suis Windowsien de la première heure. C'est un système que j'affectionne particulièrement, et qui correspond à l'utilisation que je fais de ma machine. Cependant, je suis humble et persévérant. C'est pourquoi l'un de mes serveurs tourne sous une Debian avec un uptime à trois chiffres, et le deuxième sous BSD.

A travers cet article, je vous exprime un souhait. Un vieux rêve de mec qui a roulé sa bosse sur le net, et qui en a vu, des guignols, casser du sucre sur le dos de Bill Gates, de Microsoft et de Windows.

Ce souhait est le suivant. J'aimerais que vous fassiez preuve de respect, en cessant d'utiliser des mots tels que Windaube, surtout si vous tournez sur un XP piraté (ce qui ne devrait pas être le cas si vous êtes un Linuxien averti). Quant à vous, chers puristes du manchot, vous êtes censés représenter une élite, animée par le désir de partager la connaissance. Alors, quand un Windowsien vous demande de manière un peu maladroite de l'aide concernant l'installation ou l'utilisation d'un outil libre, répondez-lui,  au lieu de bassement le traiter de noob, vous ne ferez qu'encourager son avancée vers vous.

Cette parenthèse maintenant fermée, poursuivons.

Linux plante aussi c'est un fait, sinon le kernel panic n'existerait pas. Je n'ai pas fait l'expérience sur Mac, mais je pense que ce système n'est pas non plus à l'abri d'un grave problème entraînant le plantage complet de la machine. Ce qui veut dire que l'utilisateur est capable de faire planter même un système Linux (ou UNIX, par extension).

Quand on sait administrer une machine, il n'y a aucune raison qu'elle plante de manière sévère. Sauf condition extérieure : mise à jour qui tourne mal, panne d'un composant matériel, erreur humaine, bien sûr.

Mais une fois pour toutes, Windows, pas plus que Linux, ni que BSD, ou Mac OS X, ne plante spontanément. C'est l'utilisateur qui fait planter la machine...

Reste l'argument que Linux est un système architecturé de sorte à ce que lorsqu'un composant a une défaillance, il n'entraîne pas le reste du système avec lui, tandis que sous Windows, généralement c'est tout le système qui flanche. Cet argument est réaliste. Cependant, n'oublions pas que Linux dispose d'une forte communauté de développeurs et d'utilisateurs qui leur transmettent un feed back.

erreur_windows Sous Windows, il existe un nombre incalculable d'applications conçues par des développeurs indépendants, comme moi. C'est à chacun de ces développeurs d'assurer la maintenance de leurs applications. Mais comme Windows est un système où le code source n'est pas ouvert, il est difficile de savoir pourquoi certaines applications plantent.

Et quand ces applications sont des pilotes, ou qui tournent aux niveaux les plus bas, leur plantage n'est pas sans conséquence pour le système.

Sous Linux, les langages de programmation les plus utilisés sont bien sûr le C ou le C++, Perl, Ruby, PHP. Sous Windows, Java, .Net, autrement dit, des langages managés, ils s'intercalent entre des langages de plus bas niveau, plus proche du système, et l'utilisateur.

Quand on développe une application avec un langage managé, la programmation est moins rigoureuse (sauf chez ceux qui ont une conscience professionnelle...) parce que le langage managé, comme son nom l'indique, fait la part belle à l'assistanat. Vous n'avez pas à vous préoccuper de savoir que telle variable doit être détruite : en Java et .Net, le garbage collector la détruit pour vous.

Cela veut dire que sous Linux, il y a théoriquement moins de risque qu'une application soit mal développée que sous Windows. Et la conséquence directe, c'est une meilleure stabilité.

Cependant, à l'exception de Windows Vista, tout le monde s'accorde pour dire que les produits Microsoft, notamment les produits de la gamme serveurs et bureautique, même à l'état de bêta sont très stables. Logique : ils connaissent leurs systèmes, ils savent comment concevoir des applications pour eux. D'où les problèmes pouvant survenir avec certains pilotes conçus par des développeurs tiers.

Mais Microsoft sait que le cloisonnement des programmes à risque (accédant au système aux niveaux les plus bas) est un enjeu majeur qui a fait la réussite de Linux. Et depuis Windows 2000, ils s'y attèlent. Il en résultera à l'avenir des systèmes Microsoft de plus en plus stables, même en cas de plantage d'un pilote. On le voit déjà avec Windows Server 2008, déjà considéré par certains comme le meilleur système d'exploitation jamais conçu par Microsoft.

Bien sûr, si Microsoft ouvrait complètement le code de Windows, et pas qu'aux grandes entreprises pouvant payer pour, Linux aurait beaucoup de soucis à se faire. Ainsi, peut-être que s'ils ne le font pas, c'est tout simplement pour conserver avec Linux une concurrence saine profitable à tout le monde. N'oublions pas que Microsoft, et ce n'est pas moi qui le dit mais Novell, est un très grand contributeur du système d'exploitation libre, tant en moyens financiers qu'humains.

Pour conclure, le plantage spontané n'existe pas. Le plantage est lié à de nombreux facteurs, et surtout au facteur humain, et n'épargne aucun système ni aucune application. Alors, cessez de voir le mal partout chez Microsoft, et comparez ce qui est comparable, à savoir deux distributions Linux, mais pas Linux avec Windows. Les philosophies ne sont pas les mêmes, pas plus que les moyens ou les enjeux, et encore moins le marché.