La société américaine Skyhook Wireless, spécialisée dans les services hybrides de géolocalisation, s'est intéressée dans une étude à la présence d'applications mobiles faisant appel à la géolocalisation dans les catalogues d'applications pour smartphones, de type App Store d' Apple, Android Market de Google, Blackberry App World, Nokia Ovi Store ou App Catalog de Palm.

Suivant la tendance sur plusieurs mois, elle a noté en mars et avril un fort bond du nombre d'applications LBS ( Location Based Services ) mis en ligne. A y regarder de plus près, Skyhook Wireless a constaté qu'il ne s'agissait pas réellement d'un afflux de nouveautés, mais d'une invasion de " bulk apps ", ces applications vendues à bas prix, a peu près toutes identiques mais ciblant une zone géographique particulière ou traduites dans de multiples langues.

Il s'agit donc à la base de la même application, créée par un même éditeur mais répétée autant de fois que de marchés visés. Si cette forme de diffusion n'est pas en soi répréhensible, elle a commencé à poser des questions sur la réalité du nombre d'applications disponibles fièrement mis en avant par les fabricants.

Skyhook bulk apps
Pic d'applications LBS ajoutées en mars/avril sur les portails, du fait des bulk apps,
retour à un rythme plus normal ensuite

Bataille de chiffres ?
Ainsi, quand Apple annonce disposer de plus de 50.000 applications dans son App Store, quelle est la proportion de ces bulk apps, éditées à des dizaines d'exemplaires mais dont une seule  ( celle dans sa langue ou relative à sa zone géographique ) intéressera éventuellement l'utilisateur ?

Certains évoquent déjà un moyen de gonfler artificiellement le nombre des applications et d'annoncer un chiffre qui a pour but d'impressionner mais qui n'est finalement pas totalement en accord avec la réalité. On se souviendra notamment des remarques ironiques et des courbes présentées par les représentants d'Apple lors de la présentation de l' iPhone 3Gs le 8 juin dernier, qui comparaient le nombre des applications disponibles entre les différents portails mobiles. Faudrait-il alors compter ces nombreuses variations comme une seule application ?

Au-delà de cette critique, qui apparaît dans cette étude mais est loin d'être limitée aux services LBS, Skyhook Wireless note l'évolution de la stratégie de vente : plutôt que d'essayer d'écouler une unique killer app, les éditeurs tentent de jouer sur le volume ( un même éditeur propose ainsi 850 versions localisées du même logiciel ) généré par un grand nombre d'applications vendues à bas prix, appliquant par là en quelque sorte la théorie de la Longue Traîne de Chris Anderson.

Pour les applications LBS, l'étude révèle que les applications touchant aux voyages et à la navigation sont de loin les plus demandées, celles concernant la géolocalisation dans les réseaux sociaux arrivant en troisième position mais loin derrière.

Elle observe également que les applications LBS ne représentent que 2% des possibilités de l'Ovi Store, alors même que Nokia est très impliqué dans la géolocalisation et propose de nombreux mobiles dotés du GPS.