Prothèse Le toucher fait partie, avec le goût et l'odorat, des trois sens les plus difficiles à reproduire artificiellement. Preuve en est avec des résultats bien moins convaincants que ceux obtenus lors de travaux sur l'ouïe et la vue.

Pour autant, la recherche dans le domaine n'en est pas moins active et commence à porter ses fruits. C'est ainsi que des équipes de chercheurs, l'une à l'Université de Berkeley et l'autre à l'Université de Stanford, viennent de publier des résultats très prometteurs.

Les chercheurs de l'Université de Berkeley ont utilisé un caoutchouc sur lequel ont été imprimés plusieurs milliers de nano-fils. Assez élastique, la peau électronique artificielle obtenue est capable de ressentir une pression comprise entre 0 et 15 kilopascals, ce qui correspond au fait de frapper au clavier ou de tenir un objet.

Les chercheurs de l'Université de Stanford ont quant à eux eu recours à un film spécial ultra-fin dans lequel ont été intégrés de minuscules transistors. Moins élastique que celle des chercheurs de l'Université de Berkeley, leur peau artificielle s'avère en revanche plus sensible puisque capable de ressentir une mouche bleue, qui pèse dans les 20 milligrammes, se poser et décoller. Elle se montre également plus réactive avec un temps de détection de l'ordre de quelques millièmes de seconde, comparable à celui de la peau humaine.

Dans leur vision des choses, les chercheurs imaginent un robot capable de débarrasser la vaisselle sans par exemple casser les fragiles verres à vin ou de prendre un œuf sans le briser, mais aussi des personnes amputées dont les membres artificiels seraient recouverts de cette peau électronique et ainsi sensibles au toucher. Mais comme le souligne, Zhenan Bao, à la tête de l'équipe de Stanford, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'en arriver là.

Source : AFP