PARIS (AFP) - La justice a autorisé l'évocation de l'homosexualité des
animateurs de télévision Stéphane Bern et Marc-Olivier Fogiel,
rejetant leurs demandes visant à faire condamner un magazine pour un
article sur les réseaux d'influence homosexuels où ils étaient cités,
a-t-on appris lundi auprès du tribunal de grande instance.
Dans deux actions distinctes, les animateurs reprochaient au magazine
L'Expansion d'avoir cité leurs noms dans un article consacré aux
réseaux homosexuels publié en janvier 2005 sous le titre "Les petits
secrets de la solidarité gay".
Les plaignants ont tenté de faire valoir que cet article portait
atteinte à leur vie privée puisqu'il affirme qu'ils font partie d'un
réseau d'influence d'homosexuels alors qu'ils ont choisi de ne rien
révéler, l'un comme l'autre, de leur vie privée.
La 17e chambre du TGI de Paris les a déboutés, considérant que dans
d'autres interviews ils avaient donné des indications sur leur
orientation sexuelle.
Pour M. Fogiel, le tribunal a retenu une interview donnée au magazine
Têtu d'avril 2000.
"A la question: +avez-vous un partenaire qui vous permet de vous
pacser et potentiellement de vous marier ?+ M. Fogiel répliquera:
+oui, oui, ma réponse est oui+ ayant ainsi fait le choix (...)
d'éventer publiquement sa préférence sexuelle, l'expression +un
partenaire+ étant d'autant plus transparente pour des lecteurs avisés
que M. Fogiel prendra soin, dans la suite de l'entretien, de bien
distinguer le fait d'avoir +un+ ou +une+ partenaire", rappelle le
jugement.
Pour M. Bern, le tribunal a retenu différents interviews et articles,
notamment un portrait de Libération publié en mai 2000 dans lequel
l'animateur précisait que sa mère était "juive d'origine polonaise".
Or le plaignant avait déclaré dans une autre interview : "les mères
juives font d'excellents homos".
Dans un communiqué, les avocats des deux animateurs homosexuels ont
indiqué que leurs clients entendaient interjeter appel de ce jugement.
"Messieurs Fogiel et Bern indiquent également qu'ils poursuivront tout
article portant atteinte au droit au respect de leur vie privée",
ajoute le communiqué.