La direction du fabricant Research in Motion s'est plutôt bien sortie de l'épreuve de l'assemblée générale des actionnaires, qui s'est tenue ce 12 juillet. Alors que montaient les critiques concernant la répartition du pouvoir à la tête de la société, elle a su contourner le problème et éviter un désaveu.

Face aux investisseurs qui demandaient un changement, elle a promis de mettre en place une commission pour en évaluer l'intérêt. Cette initiative, que certains ont vu comme une manoeuvre inutile, a cependant suffi pour éviter une crise durant l'assemblée.

Cependant, les critiques et les questions n'ont pas manqué de fuser sur les thèmes de l'innovation, du retard de lancement de produits stratégiques et de la concurrence écrasante des autres plates-formes mobiles.

Mike Lazaridis, l'un des deux co-CEO de la société, a reconnu que des reports de lancement de certains produits, dûs à une " course à l'armement " en matière de fonctionnalités de smartphones avait retardé la stratégie globale mais que le fabricant restait bien décidé à défendre son rang.

La société continue d'engranger de nouveaux clients. Ils sont désormais 67 millions, contre 55 millions en novembre dernier, preuve que la dynamique de RIM fonctionne toujours. Mais les investisseurs se font pressants.


On en reparlera dans six mois

Northwest & Ethical, le fonds qui a le premier demandé la séparation des postes de directeur général et de président du conseil d'administration, a indiqué qu'il laissait six mois aux dirigeants pour prouver que l'organisation actuelle est toujours efficace.

Il va faire partie des organisateurs de la commission et veut s'assurer que cette dernière fournira ses conclusions d'ici le 31 janvier prochain, de manière à pouvoir réintroduire le sujet si besoin lors de l'assemblée générale de 2012.

Autrement dit, pas question d'enterrer la question de la gestion du pouvoir à la tête de RIM dans une commission qui prendrait tout son temps pour ne rien décider. En attendant, John Richardson, qui pour la direction joue déjà un rôle de facto de président du conseil, a été réélu par les actionnaires, de même que Mike Lazaridis et Jim Balsillie conservent leur double rôle, preuve que la confiance reste malgré tout solide.