Tux lit un journal Début 2007, une affaire judiciaire impliquant le leader mondial du logiciel a tenu en haleine la Russie toute entière. Il faut dire que l'ancien chef d'Etat soviétique, Mikhaël Gorbatchev, n'a pas hésité à solliciter en vain, la clémence de Bill Gates. Cette affaire a visiblement laissé des traces.

Alexander Ponosov, directeur d'une école dans un petit village de l'Oural, a été traduit devant les tribunaux pour avoir acheté pour le compte de son établissement scolaire, 12 ordinateurs équipés de copies illicites du système d'exploitation Windows et de la suite bureautique Office, et à priori en toute connaissance de cause. Disculpé dans un premier temps, Microsoft s'est montré tenace et Ponosov a finalement été reconnu coupable, écopant d'une amende de 5 000 roubles (pour un salaire mensuel avoisinant les 10 000 roubles). Un moindre mal puisque Ponosov risquait jusqu'à cinq années d'emprisonnement.

Les " prières " de Gorbatchev n'avaient donc pas été entendues, le prix Nobel de la Paix 1990 qui dans une lettre ouverte décrivait le cas d'un professeur ayant dédié sa vie à l'éducation des enfants pour un modeste salaire, et qui ne méritait pas une telle sanction. Gorbatchev avait ainsi demandé le retrait de la plainte, " un geste d'une grande noblesse d'âme qui serait très bien perçu par l'ensemble de la population russe qui utilise des produits Microsoft. "


La riposte russe
Conséquence directe de cette affaire, le ministre russe des Télécommunications vient d'annoncer que d'ici la fin 2009, " un ensemble de logiciels libres sera installé sur tous les ordinateurs des écoles pour servir de solution de rechange aux systèmes d'exploitation commerciaux ", rapporte l'AFP. Une solution Linux a ainsi été spécialement conçue par une société du pays.

Au moment de l'affaire Ponosov, le président russe Vladimir Poutine avait vivement critiqué l'esprit de la plainte déposée, qualifiant le procès qui en avait découlé de ridicule.