Faute de découvrir un smartphone résolument différent, l'attention de la presse et des observateurs divers s'est concentrée sur la fonctionnalité de reconnaissance vocale Siri présente dans l'iPhone 4S. Le système, toujours en beta, séduit par la qualité de l'interface vocale qu'il propose...mais contribue aussi à accroître la consommation de données mobiles.

Selon une étude de la société Arieso, spécialiste de l'optimisation réseau mobile, les utilisateurs d'iPhone 4S consommeraient deux fois plus de données que ceux de l'iPhone 4 ( et plus de données que les possesseurs d'iPad ), ajoutant un peu plus de pression sur les épaules des opérateurs mobiles, déjà confrontés à des difficultés pour répondre à la demande.

Ainsi, les utilisateurs d'iPhone 4S consommeraient en moyenne 3 fois plus de data que les possesseurs d'iPhone 3G, alors que les utilisateurs d'iPhone 4 généraient 1,6 fois plus de données par rapport aux iPhone 3G. Arieso indique également que les utilisateurs d'iPad 2 consomment 2,5 fois plus de data que les possesseurs d'iPhone 3G.

Pour fonctionner, Siri doit en effet envoyer les données voix vers des serveurs distants qui les interprèteront et renverront en retour une réponse, la transcription de la parole en texte ou l'activation d'une fonctionnalité. Tout ceci demande l'échange d'une quantité de données qui, additionnée en millions de requêtes, constituerait donc un volume conséquent, s'ajoutant à la consommation data mobile naturellement plus élevée par rapport aux modèles antérieurs du fait des avancées techniques et de la plate-forme mobile.


Pour les opérateurs, encadrer la consommation

L'étude d'Arieso est mise en perspective avec le fait que l'opérateur Verizon Wireless vient d'annoncer avoir doublé son volume d'iPhone (CDMA) écoulés, confirmant que la demande pour le terminal d'Apple reste forte...et ajoutant de nouveaux utilisateurs au service Siri.

Elle rappelle aussi un élément récurrent de ce type d'étude sur le data mobile, à savoir qu'une minorité d'utilisateurs consomme une grande portion des ressources. Ainsi 1% environ des utilisateurs représenterait la moitié des volumes data consommés. D'où les efforts pour encadrer les forfaits et la disparition progressive des offres data illimitées chez les opérateurs US et ailleurs dans le monde, et la recherche de solutions alternatives comme l'exploitation des femtocells, ces micro-cellules reliées au réseau Internet fixe de l'utilisateur pour éviter de surcharger le macro-réseau de l'opérateur.

Avec le développement des services mobiles en cloud, cette explosion de la consommation data mobile ne devrait pas être une grande surprise, le système Siri n'en étant qu'une facette un peu plus visible et médiatique que d'autres. Prétendre que les opérateurs découvrent le phénomène avec sa mise en service est donc éloigné de la réalité.

Source : Reuters