LTE logo pro L'opérateur Sprint Nextel déploie actuellement un réseau haut débit mobile WiMAX mais n'a jamais caché son intérêt pour l'autre technologie haut débit, LTE ( Long Term Evolution ), plébiscitée par la majorité des opérateurs dans le monde.

Pour mener à bien cette transition sans renier son choix stratégique envers le WiMAX, l'opérateur vient de signer un accord avec LightSquared, société gérée par le fonds Harbinger qui détient des fréquences et construit un réseau mobile LTE qu'il compte louer ensuite aux opérateurs mobiles.

L'accord signé porte sur l'exploitation durant 15 ans de ces fréquences 4G et sur un accord de roaming 3G. LightSquared va verser à Sprint 9 milliards de dollars sur 11 ans pour que ce dernier déploie et fasse fonctionner un réseau LTE utilisant son spectre, et notamment la bande satellite L.

Mais si Sprint en sera le créateur et principal bénéficiaire, une partie des capacités de ce réseau LTE pourront être louées à d'autres opérateurs par LightSquared. Sprint aura un accès privilégié mais pas exclusif à la fameuse bande L.

Cette solution hybride doit permettre à LightSquared d'économiser jusqu'à 13 milliards de dollars sur la création du réseau LTE sur les huit prochaines années par rapport aux coûts standard d'un tel déploiement ( auxquels la société aurait eu du mal à faire face ), d'envergure nationale, et qui pourrait couvrir 260 millions d' Américains d'ici 2015.

LightSquared pourra en outre accéder en roaming au réseau 3G de Sprint, de façon à pouvoir monter des offres 3G / 4G à proposer aux autres opérateurs. Sur le papier, le modèle économique semble être bien calé, permettant à la fois à LightSquared de déployer un réseau LTE et à Sprint de pouvoir s'y appuyer en complément de son réseau WiMAX, mais en réalité il y a un petit problème.


Résoudre d'abord les problèmes d'interférences

La bande satellite L détenue par LightSquared a fait l'objet de nombreuses critiques ces derniers mois car les fréquences sont très proches de celles du GPS et elles risquent de créer des interférences avec les systèmes de navigation.

Et la FCC ( Federal Communications Commission ), le régulateur américain des télécommunications, a menacé LightSquared de ne pas l'autoriser à exploiter cette bande tant qu'il n'y aurait pas de solution concrète au risque d'interférence.

Cette incertitude, qui pèse nettement sur la réalisation du projet ( et dont le coût reste à chiffrer ) et laisse planer le doute sur le soutien de Sprint à Clearwire, l'entreprise qui gère le réseau WiMAX, associé à des résultats financiers trimestriels mitigés pour Sprint, a conduit à une forte chute du cours de l'opérateur en bourse, qui a dévissé de plus 10%.