Internet est devenu au fil des années un espace où se côtoient le meilleur comme le pire. Le crime organisé mais également tout acte répréhensible comme la pédophilie, l'incitation à la haine... y sont désormais largement répandus. Le gouvernement et plus particulièrement le ministère de l'Intérieur doit en début d'année 2008 établir les bases de ce que sera la future loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure. Internet y figure bien évidemment.


La police sur le terrain virtuel des criminels
Cybercriminalite Pour se donner les moyens de ses ambitions en matière de sécurité sur Internet, le gouvernement envisage avoir recours à des méthodes pour le moins inhabituelles. Cela reste à confirmer mais il est sérieusement question d'utiliser des programmes d'infiltration sur des ordinateurs cibles appartenant à de prétendus coupables d'actes que la loi réprouve. En clair, des espiogiciels ou chevaux de troie que les informaticiens de la police pourraient envoyer sur des ordinateurs appartenant aux criminels.

Avec l'autorisation d'un juge d'instruction et/ou d'un juge des libertés et de la détention, cette espionnage ne concernerait que les affaires les plus graves et serviraient les enquêtes préliminaires sur les domaines notamment de la criminalité organisée, du terrorisme, de la pédophilie, du meurtre, de la torture, du trafic de stupéfiants et d'armes, des enlèvements, du proxénétisme, de la fausse monnaie, du blanchiment d'argent... et autres joyeusetés.


Techniquement délicat

Les techniciens de la sécurité informatique relèveront que ce type de procédé n'est pas sans difficultés. Comment déjouer en effet les systèmes de protection, même les plus élémentaires, pour injecter à distance un espiogiciel sur une machine ? Il faut d'abord passer la protection des pare-feu et ensuite que le prétendu coupable ne fasse pas un nettoyage en règle et quotidien de sa machine.

La solution évoquée est celle d'un accord avec les éditeurs de protections informatiques et les éditeurs de logiciels anti-spywares pour qu'ils ne filtrent pas un espiogiciel spécifique. La question est : sont-ils prêts à le faire ? Car bien évidemment et on le comprend aisément, cela constituerait une porte ouverte que quelques petits malins pourraient exploiter à leurs avantages.

Si rien n'est encore tranché, cette mesure inédite sera certainement largement débattue entre les politiques et les autorités de sécurité avant une éventuelle application. Le chemin est encore long... et la criminalité, elle, suit son cours.