Galileo La date butoir du 10 mai étant passée et la situation restant inchangée, la Commission Européenne envisage désormais sérieusement de financer l'ensemble du projet Galileo sur des fonds publics. Le consortium d'entreprises européennes, qui devait fournir les deux tiers du budget estimé à 4 milliards d'euros, n'a pas réussi à mettre en place une structure de gestion et nommer un dirigeant dans le délai imparti.

Conséquence logique, ce n'est plus 1.5 milliard d'euros mais 3.4 milliards d'euros qu'il va falloir trouver si l'on veut maintenir la mise sur orbite des trente satellites de la constellation Galileo. La Commission Européenne en appelle donc aux 27 états membres de l'Europe afin de maintenir ce projet ambitieux sur de nouvelles bases, en espérant un lancement commercial vers 2012, soit quatre années de retard sur le calendrier initial.


Nouveaux axes de développement
Cependant, et pour tenter d'optimiser les chances de succès, l'idée d'un réseau purement civil pourrait dévier vers une utilisation mixte civile et militaire. Si la vocation de Galileo restera principalement civile, et tenant compte des circonstances et des retards accumulés, une participation militaire n'est plus exclue en complément des offres commerciales, quitte à mécontenter les Américains, qui vont trouver face à leur système GPS un concurrent frontal.

Pour décider d'une orientation, il faut encore obtenir l'accord des 27 à l'unanimité. La Commission Européenne propose éventuellement la création d'un système Galileo réduit à 18 satellites mais elle s'oppose à son abandon total, dont les conséquences auraient d'importantes répercussions dans de nombreux domaines : outre l'affront de l'échec d'une initiative européenne de grande ampleur, cela reviendrait à abandonner une technologie qui gagne rapidement tous les secteurs industriels à d'autres puissances.  Le maintien de Galileo devrait permettre de créer 100 000 emplois sur un marché qui représentera 276 milliards d'euros en 2020.