Voulant en finir avec l’image désuète du paysan qui ne sort jamais de son champs, Thierry Gainié , président directeur général du groupe Her-bak, une société de production documentaire basée à Lorient , et Alain Grimoud, ingénieur agronome, ont créé une télévision Internet pensée pour les agriculteurs d’aujourd’hui.

Le site www.lateleagricole.net a ainsi été lancé mardi dernier au cours du SPACE, le salon international de l’élevage qui a lieu du 11 au 14 septembre à Rennes. "Nous voulons donner une vision positive et dynamique de la profession" explique Thierry Gainié, directeur de la publication du site, "ce sera de la presse agricole, et pas la télé qui montre les paysans du doigt, ou qui montre l'agriculture d'il y a 30 ans", affirme t-il.

Gratuite et bénéficiant d'un budget annuel de 500 000 euros, la télé agricole sera financée "par les annonceurs d’agrofournitures". Première télé dédiée aux agriculteurs, celle-ci se veut moderne et diversifiée loin de la caricature de l’agriculteur archaïque. Alimentée en contenus par quatre permanents et des journalistes reporter d’image (JRI) pigistes, la télé agricole proposera des rubriques élevage, culture, événements ou international ainsi que des vidéos reportage de six minutes sur ce qui se fait dans d’autres exploitations en France mais aussi dans d’autres pays afin de pouvoir "confronter les inquiétudes ou les fantasmes à la réalité du travail des agriculteurs chinois ou indiens", explique Thierry Gainié.

Le directeur de la publication compte atteindre les " 50 000 visites par semaine dans un minimum de six mois". Ses espoirs reposent sur « l’esprit communautaire » d’internet. "En plus de forums thématiques, j'aimerais que dès le début l'agriculteur puisse utiliser le site pour envoyer ses propres vidéos sur ce qu'il a lui-même mis en oeuvre, ou interpeller ses collègues sur une maladie", celles-ci seront évidemment soumises à un contrôle éditorial. "Notre seule ambition, c'est que les agriculteurs s'approprient cette chaîne", affirme M. Gainié, qui souhaite également que "cette participation pourra d'ici à trois ans prendre une part égale à l'éditorial".