Prisonnier Estimant que ce type d’abonnement verrouille le marché et nuit à la concurrence, le secrétaire d’Etat à la consommation, Luc Chatel, a annoncé mercredi qu’il ferait " sauter ce verrou dès la rentrée ".

Et si l’on suit le regard du secrétaire d’Etat c’est principalement la téléphonie mobile qui est visée. Orange, SFR et Bouygues Telecom sont des adeptes de l’engagement 24 mois, qui permet de profiter d’un abonnement moins cher et d’un téléphone. En contre-partie, le client reste enchaîné à son opérateur pendant deux ans et ne peut donc pas décider de le quitter pour une autre offre plus alléchante sans payer les fameux frais de résiliations.


Second round
Début septembre, Luc Chatel convoquera les opérateurs fixe, mobile et Internet ainsi que les associations de consommateurs autour d’une table ronde. Pour mémoire, une première concertation avait déjà eu lieu entre septembre 2005 et juillet 2006. A cette occasion, les opérateurs s’étaient engagés à proposer dans leurs offres la possibilité d’opter pour un engagement de 12 mois.

Mais aujourd’hui, le secrétaire d’Etat veut aller plus loin et "ramener la durée minimale d'engagement à 12 mois, ce qui correspond à la moyenne européenne", ce que préconise également l’Autorité de régulation (ARCEP). Par ailleurs, le Conseil de la concurrence propose également de limiter les coûts de sortie (frais de résiliation) du client désirant quitter son opérateur.

De leur coté, les géants de la téléphonie mobile s’offusquent et se défendent, comme SFR qui affirme ne pas forcer la main de ses clients puisque ces derniers ont le choix entre la durée de 12 et 24 mois. Un porte-parole d’Orange ajoute également qu’il propose des abonnements sans engagement et que la grande majorité des clients opteraient spontanément pour les abonnements longues durées. Bouygues Telecom de son côté n’a pas souhaité faire de commentaires.


La discussion oui, les compromis non
Logo ufc Ne désirant pas imposer cette mesure, Luc Chatel privilégie donc la discussion avec cette seconde concertation, mais pour autant si celle-ci ne donne pas les résultats escomptés le secrétaire d’Etat préparera " un projet de loi, ou une série de mesures législatives, sur la consommation pour cet automne, ou début 2008".

Du coté des associations de consommateurs, c’est l’incompréhension, "Je suis étonné qu'on retourne à des discussions que je sens irréalistes quant à leur résultat et du coup parfaitement inutiles", a déclaré Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir qui n’a par ailleurs pas précisé s’il compait être présent ou non lors de cette table ronde.