Tout péter, mon colonel !

Après un premier opus très dispensable, Avalanche Studios a marqué les esprits avec un Just Cause 2 majoritairement bien accueilli par les joueurs, notamment ceux qui apprécient le style sandbox ( bac à sable ). En effet, le titre proposait une grande liberté d'action et la possibilité de détruire allègrement les avant postes ennemis. Sur cette base, le studio de développement suédois nous propose de profiter de Just Cause 3. D'entrée de jeu, ceux et celles qui ont joué au second opus ne seront pas surpris par cette suite, puisqu'il est question de quelques évolutions que de réelles révolutions de gameplay. Ce nouveau volet signe également le retour de Rico Rodriguez, le héros de la franchise qui devra retourner sur ses terres natales à Medici.

Bien entendu, si Just Cause 3 reprend le principe du bac à sable, le scénario n'est pas des plus présents. Toutefois, il a le mérite d'exister et de proposer une progression digne d'un film d'action des années 80 ou, plus précisément d'un Expandable. En effet, tous les protagonistes de la campagne – à commencer par Rico – sont de véritables clichés des années 80 : les gros bras, le sidekick rigolo, la scientifique presque autiste, des chemises hawaïennes et un dictateur venant tout droit de Tropico ( la barbe en moins ). Sur ce casting se cale une histoire pas bien complexe à imprimer : Rico Rodriguez revient à Medici pour libérer les villages sous le joug des forces du dictateur Di Ravello, lequel exploite par ailleurs le minerai local, le bavarium, afin de s'enrichir et d'asseoir son pouvoir. Votre mission, si vous l'acceptez, sera de contrecarrer les agissements du dictateur, libérer les villes occupées et de détruire les bases ennemies. Tel Rambo, vous devez donc faire le ménage sur les îles paradisiaques.

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S'il est questions de missions principales qui font évoluer l'histoire, les plus curieux – et ils sont nombreux – n'hésiteront pas à partir à l'exploration des lieux dès que l'occasion de présentera. Ainsi, il ne sera pas rare de nous lancer dans une exploration libre de Medici et de laisser le scénario en retrait. En conséquence, certains joueurs trouveront que la campagne principale se veut très décousue, mais il est utile de souligner que l'histoire n'est finalement qu'un prétexte à l'action débridée. Et autant dire qu'avec quelques 1000 km² d'aire de jeu, il y a de quoi s'occuper pendant plusieurs dizaines d'heures. De plus, les améliorations de gameplay depuis le précédent opus jouent clairement en la faveur d'un certain intérêt à quadriller la map, à la recherche de bases à détruire et de villages à libérer des forces de Di Ravello.

Il conviendra donc de s'équiper d'armes ( trois armes à équiper au maximum, ainsi que les explosifs ) afin de faire savoir qui est le chef face aux forces ennemies. Toutefois, ces dernières disposent d'une intelligence artificielle calamiteuse, puisqu'elle se contente de tirer tout en effectuant déplacements vides de sens. Bref, nous sommes bien loin de ce qui se fait chez la concurrence et il ne sera pas difficile de se faire oublier des soldats en s'écartant de quelques mètres de la zone de combat. Aussi, la difficulté du jeu n'est clairement pas basée sur la stratégie ennemie, mais bien du volume : selon le chaos que vous apporterez à un lieu, la vigilance adverse sera renforcée, occasionnant des renforts terrestres, aériens et nautiques. Dès lors, les balles fusent et il sera difficile de nous mettre à couvert sans prendre quelques plombs dans le buffet. Toutefois, comme veut la « tradition » de la plupart des jeux actuels, il suffira de nous mettre à l'abri pendant quelques secondes pour récupérer la pleine santé.

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MacGyver de la cascade

Just Cause 3 base l'essentiel de l'intérêt sur les fonctionnalités proposées par son gameplay. Le principal attrait du soft se concentre dans l'usage du grappin, lequel permet de nombreuses utilisations. Il est par exemple possible de gravir une montagne sans forcer, ou encore d'agripper des éléments pour les faire chuter. Une mission faisant office de tutoriel en début d'aventure nous explique par ailleurs comment détruire un avant poste ennemi en utilisant uniquement le grappin pour faire tomber citernes de carburant, transformateurs et autres antennes radar. Par extension, il est possible d'accrocher des ennemis et de les envoyer valser contre des éléments du décor. Quelques libertés peuvent être improvisées en partant de ce concept, comme le fait d'accrocher un ennemi à un tube explosif et tirer sur ce dernier pour emmener le soldat dans les airs.

Au fil de la progression, il sera possible de débloquer de nouvelles compétences, permettant notamment d'effectuer plus de liens avec le grappin. Ces compétences additionnelles s'activent et se désactivent à loisir via un onglet dans l'interface du jeu. Pour remporter de nouvelles habiletés, il sera demandé de terminer des défis, lesquels seront accessibles quand vous libérerez des villages. Il sera notamment question de conduite en véhicules, de plongée en wingsuit, ou encore d'effectuer des points de chaos dans une base ennemie, tout ceci contre la montre. Les différentes améliorations offrent une certaine diversité de prise en main au fil des heures de jeu, mais également une meilleure résistance lorsque vous devrez affronter les meilleurs armement de Di Ravello, au Nord de Medici.

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En combinaison avec le grappin, il est possible d'utiliser le parachute. L'usage de ces deux équipements permettent de nous déplacer très efficacement dans les airs et cela permettra rapidement de nous passer totalement de l'usage de voitures, bateaux et autres hélicoptères. Si nous combinons le grappin, le parachute et – nouveauté dans l'épisode – la wingsuit, Rico devient ainsi totalement libre de se déplacer d'un point à un autre. La wingsuit permet de planer très rapidement, mais cela nécessite une certaine prise en main pour frôler le sol et, ainsi, gagner un peu de vitesse. Il est bien entendu possible de passer de la wingsuit au parachute, puis reprendre de l'altitude en usant du grappin, avant de refaire une pointe en wingsuit. Ce schéma n'aura plus de secret pour vous après quelques dizaines de minutes de jeu et son exécution est vraiment agréable.

En conséquence, les véhicules deviennent – dans le même principe que Saints Row 4 – quasiment obsolètes. Et ce n'est pas un mal, car la conduite en voiture se révèle assez étrange et peu confortable. Toutefois, la prise en main de l'hélicoptère ou encore de l'avion de chasse se veut plus sympathique et assez utile pour attaquer des bases ennemies à distance ( attention aux missiles sol-air qui ne font pas de cadeau ! ).

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C'est le Club Med ?

D'un point de vue technique, Just Cause 3 propose une réalisation graphique de bonne facture, notamment en raison des couleurs chatoyantes des environnements de Medici. Dans les airs, le rendu est superbe et ce, en dépit d'un clipping parfois très présent aux abords des villes. Toutefois, la réalisation « de près » affiche des textures souvent assez peu détaillées, très certainement pour gagner en performances. Toutefois, ces dernières ne sont pas forcément un modèle du genre. En effet, il n'est pas rare de faire face à des baisses de framerate parfois assez féroces, surtout lorsqu'il y a plusieurs explosions simultanées. En conséquence, l'action se veut non pas hachée, mais très fortement ralentie. Le travail de modélisation autour des effets pyrotechniques a donc une forte incidence sur la fluidité du jeu. De plus, il est important de noter que les temps de chargement se révèlent parfois très longs, découpant trop souvent les cut-scenes de l'histoire du jeu et qui nous dissuadent de lancer un défi. Dommage.

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Il est toutefois utile de souligner qu'une fois la map chargée, il est possible de naviguer sur les 1000 km² sans un seul temps de chargement, ce qui est très appréciable en cas d'action libre sur Medici. Nous précisons également le travail fourni en matière de level design, Avalanche Studios ayant bien travaillé ses environnements afin de proposer une certaine diversité entre les différentes îles, proposant parfois une réelle verticalité via des montagnes et autres volcans. Les villages sont également bien imaginés et s'avèrent parfois assez variés. D'un point de vue sonore, le résultat est également de qualité, mais nous avons fait face à quelques rares ( et fortes ) saturations lors de certaines explosions.

Just Cause 3

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Un mot enfin sur la durée de vie, laquelle se révèle très correcte si vous souhaitez découvrir tout l'univers du jeu. Il faudra compter au moins une vingtaine d'heures pour tout terminer, même si cela prendra un certain temps de nettoyer tous les avant postes ennemis, découvrir les bandes sonores cachées de Di Ravello et de découvrir les nombreux objets bonus qui sont disséminés sur la carte. Attention toutefois à ne pas tout faire d'une traite, sous peine de tomber dans une grande lassitude. En effet, si Just Cause 3 est très fun à jouer, les objectifs à mener se révèlent malgré tout similaires. Aussi, le fait d'enchaîner les mêmes actions d'affilée pourrait clairement vous dégoûter du titre. Nous regretterons malgré tout que cette vaste aire de jeu n'ait pas donné idée à Avalanche Studios de produire enfin un mode multijoueur, lequel a été précédemment construit dans Just Cause 2 sous la forme d'un mod imaginé par les fans.

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+ Les plus

  • Le gameplay au centre du jeu
  • Très défoulant
  • Grande liberté d'action
  • Bonne durée de vie
  • Environnements variés

- Les moins

  • Intelligence artificielle aux fraises
  • Manque d'optimisation graphique ( temps de chargement, baisses de framerate )
  • Toujours pas de multijoueur
  • Conduite des voitures pas pratique
  • Peut devenir répétitif