C'est en 2006 que le Census Bureau, en charge du grand recensement sur le territoire nord-américain qui doit intervenir en 2010, a passé commande au Taiwanais HTC d'un terminal particulier qui doit simplifier le traditionnel pointage avec papier et crayon.

Plus de 500.000 terminaux ont été commandés, pour un montant de 600 millions de dollars, constituant l'une des plus importantes commandes groupées pour le fabricant. Le HTC Census est un terminal sous Windows Mobile 5 avec processeur 400 MHz, 64 Mo de RAM et 128 Mo de ROM, doté d'un affichage tactile de 3,5" QVGA et d'une compatibilité avec les réseaux sans fil EV-DO.

On y trouve également du WiFi et un récepteur GPS SiRF Star III, ainsi qu'un lecteur biométrique d'empreintes. Un appareil plutôt complet, donc, avec l'ambition de traiter plus rapidement l'énorme volume de données généré par le grand recensement de 2010.

Sauf que...à mi-parcours avant son application, tout ne se déroule pas comme prévu. Tout d'abord, le coût de la commande des 500.000 terminaux est en train d'exploser, les estimations prévoyant un surcoût de 2 milliards de dollars pour corriger les défauts initiaux.


HTC Census VS papier et crayon
Le projet de recensement va déjà coûter 11 milliards de dollars au contribuable américain et ce gonflement de la note est plutôt mal venu à un moment où on tente désespérément de la réduire. Une telle somme est due notamment au fait que le Census Bureau doit recruter pas moins de 600.000 employés temporaires.

D'autre part, les premiers tests semblent indiquer que le HTC Census s'avère trop complexe à utiliser pour bon nombre de ces futurs employés, au point que la question du retour du bon vieux couple papier et stylo est devenu plus qu'une simple hypothèse.

Les observateurs blâment la direction du Census Bureau, qui n'aurait pas appréhendé suffisamment ces obstacles et n'aurait pas donné les bonnes directives à Harris Corp., la société chargée de finaliser la partie logicielle.

Mais pour Marc Raimondi, CEO de Harris Corp., le logiciel ne demande que 30 minutes de familiarisation. La société se déclare prête à faire toutes les modifications qu'on lui demandera. Il s'agirait donc essentiellement d'un problème de communication et de corrélation entre les désirs du Census Bureau et les réalités techniques de Harris.

L'organisation du recensement décennal américain a donc maintenant moins de deux ans pour trouver les solutions les plus adaptées à sa réalisation mais le passage au numérique semble poser plus de problèmes qu'il ne devait en résoudre.
Source : Associated Press