Le coût associé au scandale de la triche sur les mesures des tests d'émission de gaz polluants des moteurs diesel sera sans doute de plusieurs milliards d'euros pour le constructeur Volkswagen et, en attendant que des tests indépendants révèlent si ces manipulations sont répandues dans l'industrie, le Financial Times jette un pavé dans la mare en affirmant que la Commission européenne avait connaissance de ces pratiques deux ans avant leur révélation.

Le quotidien affirme par ailleurs qu'aucune action n'a été entreprise pour mettre fin à ces pratiques chez les constructeurs automobiles et qu'il était prévu de maintenir le cadre actuel des tests, avec ses défauts, jusqu'en 2017.

Des échanges entre les commissaires européens chargés de l'écologie et de l'industrie montrent que dès 2013, le problème d'importants décalages entre les mesures de tests et les émissions réelles avait été signalé et était déjà considéré comme la raison première pour laquelle la qualité de l'air ne pouvait atteindre les seuils définis par la réglementation européenne.

Le commissaire européen chargé de l'écologie avait alors appelé sans succès à la prise de mesures allant de la suspension de l'approbation pour des gammes entières de véhicules à la prise de mesures correctrices.

Les premiers soupçons de triche sur les résultats des tests d'émission datent même de 2011 et il était déjà question de l'hypothèse selon laquelle les constructeurs pourraient tricher dans les mesures et laisser les véhicules polluer au-delà des valeurs autorisées en usage normal.

Sans constituer une excuse, le Financial Times suggère que la gestion de la crise financière et économique mondiale a pu être considérée comme prioritaire et amener la Commission à retarder la prise en main de ce dossier.

Source : Financial Times