Il y a tout juste un an, la firme de Mountain View finalisait l'acquisition de la société On2 Technologies pour 106,5 millions de dollars. Suite à ce rachat, Google annonçait quelques semaines plus tard l'ouverture du codec vidéo VP8 et la création du format WebM.

WebM est un format de fichier ouvert pour le multimédia sur le Web avec une structure structure basée sur le conteneur Matroska pour proposer des flux audio encodés en Ogg Vorbis et des flux vidéo encodés en VP8.

Avec VP8, Google cherche à promouvoir un standard de codec vidéo libre de tout droit mais le MPEG LA ne semble pas l'entendre de cette oreille. Le consortium, qui regroupe plusieurs membres parmi lesquels Apple, détient le portefeuille de brevets donnant accès à des droits pour le codage vidéo AVC/H.264, en concurrence avec WebM/VP8.

MPEG LA a renoncé aux royalties liées aux services gratuits de vidéo sur Internet qui tirent parti de H.264, mais pas pour les autres produits et services. Depuis l'annonce de l'ouverture de VP8, le consortium fait planer sur ce dernier des problèmes de brevets. Une menace qui prend de plus en plus forme.

La semaine dernière, le MPEG LA a lancé " un appel aux brevets essentiels à la norme VP8 de codec vidéo utilisée pour le traitement des images vidéo ", et de faire référence à la définition de la technologie VP8 donnée dans le projet WebM. Le consortium cherche donc à fédérer tous ceux qui estiment détenir des brevets sur VP8 pour développer une licence groupée. Une future attaque à prévoir afin d'obtenir le paiement de royalties ?

La question n'est pas encore à l'ordre du jour mais il est sûr que le MPEG LA considère que Google ne contrôle pas tous les brevets en relation avec VP8. Récemment, Microsoft s'est dit enclin à supporter WebM ( et ne pas attaquer ) dans la mesure où Google prend l'engagement de dédommager tout tiers en cas de revendications qui porteraient sur des brevets... et pourraient donc venir du MPEG LA.

De son côté, Google cherche aussi à fédérer. Dans un communiqué envoyé à The Register, Google a indiqué que " la grande majorité de l'industrie soutient le développement libre et ouvert. Nous sommes en train de former une large coalition de sociétés du logiciel et du matériel qui s'engage à ne pas faire valoir d'éventuels droits de propriété intellectuelle contre WebM ".