WikiLeaks et Anonymous ne sont sans doute pas des amis pour la vie. Une affaire de pop-up pour une levée de fonds du site spécialisé dans la fuite de documents classés secrets met au jour des relations tendues que l'on ne soupçonnait peut-être pas.

Anonymous a en effet l'image d'un soutien de poids à WikiLeaks. Ce soutien s'est notamment manifesté fin 2010 quand Anonymous a orchestré une série d'attaques par déni de service distribué à l'encontre des sites PayPal, MasterCard ou encore Visa. Ces groupes avaient décidé de geler les comptes de WikiLeaks après sa publication de câbles diplomatiques US.

En début d'année, WikiLeaks a publié des données confidentielles appartenant au cabinet d'intelligence économique Stratfor et obtenues suite à un piratage d'Anonymous.

Mais déjà quelques tensions ont commencé à apparaître. Un énervement d'Anonymous pour des lenteurs dans les publications de WikiLeaks ou encore une trop grosse focalisation sur Julian Assange, le cofondateur de WikiLeaks.

WikiLeaks-pop-up Point d'orgue de ces tensions, WikiLeaks a activé cette semaine ce qu'Anonymous a qualifié de paywall. Un pop-up est affiché lors de l'accès à certaines pages de WikiLeaks. Une vidéo et une bannière demande de voter pour WikiLeaks et de lui donner de l'argent.

Un don, mais aussi un partage de la vidéo sur Facebook ou un tweet sur cette campagne de dons ont pour effet de faire disparaître le pop-up et de donner accès au site. À moins de désactiver JavaScript pour le navigateur, le pop-up ne peut pas être court-circuité.

Inadmissible pour Anonymous qui a publié un communiqué critique à l'encontre de WikiLeaks. " L'intention évidente est d'augmenter les dons ". Si Anonymous comprend bien la nécessité des dons, la manière ici employée lui est intolérable.

Le collectif va plus loin en évoquant ses préoccupations compte tenu de la direction prise par WikiLeaks qui se concentre de plus en plus sur le cas de Julian Assange ( le " One Man Julian Assange show " ), plutôt que la fuite de documents et le combat pour la liberté de l'information.

Comme Anonymous n'a pas de structure hiérarchique, plusieurs versions du communiqué ont été publiées, certaines étant beaucoup plus véhémentes à l'égard de WikiLeaks jusqu'à parler de trahison, et une révolte de voir des hacktivistes arrêtés par les autorités pour les risques qu'ils ont pris en apportant leur soutien à WikiLeaks.

Anonymous semble ainsi vouloir de désolidariser de WikiLeaks tout en soutenant son idée originale de liberté de l'information et de transparence des gouvernements.

Le divorce n'est toutefois peut-être pas encore consommé dans la mesure où WikiLeaks semble avoir mis de l'eau dans son vin avec son pop-up.