En décrétant la fin du télétravail dans le groupe Yahoo, Marissa Mayer, sa CEO, a déclenché une controverse sur la réalité des avantages de ce mode de fonctionnement dans les entreprises, qui tend à se développer avec la multiplication des outils communicants et des réseaux de plus en plus performants.

Une horde de commentateurs a aussitôt cru y voir un début de désaveu concernant le télétravail en général, la flexibilité qu'il peut apporter et l'efficacité d'une structure qui n'oblige plus les salariés à faire acte de présence au bureau.

Les qualités avancées pour mettre en avant le télétravail en entreprise seraient donc prises en défaut, conduisant à un retour à une forme plus traditionnelle ? Yahoo a donc fait une courte mise au point par rapport au mémo interne de Marissa Mayer qui a diffusé dans la presse en soulignant que la décision était prise au regard de la situation particulière de Yahoo et à un moment précis.

De fait, le groupe piétine depuis plusieurs années et a vu la concurrence prendre les devants tout en connaissant une valse de ses dirigeants qui l'a empêché de développer un projet stratégique clair sur le long terme.

L'arrivée de Marissa Mayer à l'été 2012 a largement été vue comme une chance de mettre enfin en place un axe stratégique fort permettant de relancer le groupe. Mais les années d'incertitude et d'absence de cap ont pu conduire les salariés à perdre leur entrain, entraînant un certain relâchement.

La nouvelle CEO entend refonder un esprit "Yahoo" chez les salariés, sur les bases de l'esprit "Google", son ancien employeur, en créant des accès gratuits à certaines facilités ou services annexes dans l'entreprise mais en demandant aussi un plus grand esprit d'équipe qui ne peut être réhabilité, selon elle, que par un retour des salariés au bureau.

Evidemment, cela crée des complications pour les salariés qui ont adapté leur vie personnelle au mode du télétravail et peut-être même que certains ne pourront pas s'accommoder d'un retour à une forme de travail plus traditionnelle, mais de là à y voir une remise en cause du principe du télétravail, il y a un pas que seuls les commentateurs semblent avoir franchi.

C'est ce que suggère le blog BITs du New York Times en évoquant des témoignages de salariés de Yahoo qui soulignent qu'il y a sans doute eu des abus chez certains de leurs collègues qui montaient des projets de start-up sous couvert de télétravail. Le ton assez sévère et restrictif du mémo de Marissa Mayer est peut-être une réaction à ces dérives.