Jeudi dernier, la NASA a annoncé avoir retenu les sept instruments scientifiques qui équiperont son prochain module d'exploration qui partira épauler Opportunity et Curiosity en 2020.

Mars  Le projet, dont le cout est estimé à 158 millions de dollars, se tournera ainsi une nouvelle fois vers la France pour le module d'observation du rover. La sonde sera ainsi équipée du SuperCam, fruit d'une collaboration entre le laboratoire national Los Alamos du Nouveau-Mexique et l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse ( Irap - CNRS/Université Paul Sabatier.)

L'ensemble de la mission devrait couter 1,9 milliard de dollars, une somme imposante qui se révèle toutefois moins importante que celle déployée pour mener à bien la mission Curiosity ( 600 millions d'économies). Le rover devrait réutiliser le système d'atterrissage révolutionnaire déjà utilisé pour déposer Curiosity à la surface de Mars, tout comme le design général du rover à 6 roues.

Les roues en question devraient toutefois faire l'objet d'un remaniement, puisqu'elles affichent déjà des signes de détérioration et d'usure prématurées sur Curiosity, amenant les ingénieurs à repenser totalement les trajets et obstacles à franchir pour la sonde.

Curiosity 2 devra encore une fois rechercher des traces de vie passée, mais également préparer une mission visant à rapporter des échantillons de sol martien sur Terre. Le module pourra ainsi réaliser des carottes rocheuses et en stocker 31 dans un cylindre métallique étanche capable de les conserver intactes pendant une vingtaine d'années. D'ici là, on espère être capable d'envoyer des missions sur Mars et de faire revenir des vaisseaux ou sondes vers la Terre.

La sélection des roches à étudier sera un élément clé du programme de recherche, et SuperCam sera l'instrument qui permettra de cibler les études. La caméra sera ainsi capable d'analyser les roches à plus de 6 mètres de distance, tout en désintégrant leur surface à l'aide d'un laser. Il s'agit là d'une évolution du ChemCam équipé sur Curiosity, déjà d'origine française.

Sylvain Lasue, astronome à l'IRAP indique " Il ne se contentera pas de donner la composition élémentaire, c'est-à-dire les types d'atomes qui composent la roche, il sera aussi capable de donner des informations sur les liaisons entre ces atomes, et donc leur agencement, c'est-à-dire la minéralogie de la roche."

Un des instruments présentés par la NASA se veut également particulièrement intéressant. Il s'agit de Moxie, un module qui permettra à la sonde de fabriquer de l'oxygène liquide à partir du dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère de la planète. Le but du module est de déterminer s'il est possible de fabriquer du carburant à la surface de Mars, élément indispensable pour redécoller de la planète.