Cette thèse de 75 pages rédigée par Alexandre Cabanis est un bon résumé du Web 2.0 pour ceux qui n'auraient pas surfé sur le Web depuis 1 an, ou qui ne suivent pas les dernières annonces d'introduction en bourse…

L'intérêt de ce mémoire c'est qu'il n'y a pas le jargon habituel des journalistes ou des spécialistes du Ouaib. Tout est vraiment très clair et bien expliqué.

On y apprend par exemple que le concept du Web 2.0 date de 2003. Cette à cette époque que des visionnaires on définit le fait qu'internet n'est plus seulement voué à devenir une source d'informations consultables, mais que le Web va devenir une plate forme de diffusion par tous d'informations (ou plutôt de co-création de contenu: les diffuseurs traditionnels (médias, entreprises…) et les internautes).


Un bon résumé du Web 2.0
Voici les principales idées rappelées dans cette thèse:
  • Il faut donner la parole aux internautes pour qu'ils puissent donner leurs avis (ex: commentaires, co-rédaction dans les Wiki…).

  • L'importance d'avoir des liens en retour (backlinks) pour les bloggeurs: à la fois pour la reconnaissance et pour recevoir plus de trafic.

  • L'intérêt pour un blog d'avoir un bon contenu, mais aussi et surtout, être un lieu de débat et de discussion car c'est cela qui donne toute sa valeur au blog.

  • L'interactivité des auteurs et des lecteurs : désormais un article peut être critiqué, amélioré, débattu… après sa parution officielle.

  • La montée en puissance des flux RSS, qui pourraient bien menacer les sites d'actualités dont le business model est l'affichage de publicité sur leur home page.

  • L'importance de la mise en relation entre internautes, bloggeur… - Que le CPM tendra inexorablement à être remplacé par le CPA

  • - …

Cette thèse rappelle les différents rôles de l'internaute : créateur (via les blogs, les commentaires, les avis…), co-créateur (via les Wiki, les Digg like…) et éditorialiste (mise en page de ses pages via les agrégateurs de flux RSS…). Ce qui permet de trouver de nouveaux services et fonctionnalités à proposer sur son site.

Alexandre Cabanis rappelle tout de même que le succès de ces plateformes repose surtout sur la quantité de participants, car ce sont eux qui contribuent au succès d'un concept grâce à la création, l'enrichissement, le bouche à oreilles…

Au final on arrive à un cercle vertueux gagnant-gagnant où le bloggeur nourri un site qui lui renvoi en échange des visiteurs, et tout deux bénéficient des retombées publicitaires.

Le Web 2.0 est également décrit comme un outil qui permet de diffuser plus facilement du contenu (vidéo, podcast…), et laissant parler la créativité et le marketing viral, avec l'émergence des mashups et des API fournies par les gros sites Web. C'est aussi un relais pour les médias comme la radio et la TV en permettant un visionnage différé des programmes ne nécessitants pas le direct.


Une vision critique

Par contre on a du mal à croire Alexandre lorsqu'il reprend les paroles de Philippe Meyer qui annonce la fin des journaux papier pour 2043 !

Néanmoins c'est vrai que les arguments avancés restent très vrais : les médias traditionnels (journaux, magazines…) ont tout intérêt à s'adapter au business model de la lecture "gratuite" des articles plutôt que de tenter de faire payer l'information (abonnements…).

Le business model "Web 2.0" étant basé sur les revenus de la pub contextuelle (et dans une moindre mesure de services Premium), pour dégager suffisamment de revenus, il faut attirer un maximum de lecteurs… Ce qui veut dire être bien positionné sur les moteurs de recherches, et le meilleur moyen d'avoir un bon positionnement c'est justement d'offrir un maximum de contenu gratuit.

La conclusion de cet ouvrage est simple (simpliste ?) : la presse traditionnelle n'a que deux opportunités, soit passer dans le camp du tout gratuit (et baser ses revenus sur la pub), soit choisir l'hyper spécialisation…