Dans son rapport 2014 de la DPR (Délégation Parlementaire du Renseignement), le député PS Jean-Jacques Urvoas s'inquiète de la fragilité des entreprises françaises face à l'espionnage économique mais aussi  d'une absence de stratégie visant à exploiter le renseignement économique.

La France perdrait sur les deux tableaux : "la France est victime d'un pillage économique" tandis que dans le même temps "le gouvernement ne s'appuie pas sur les services pour mieux connaître son environnement, notamment lors des grands contrats des secteurs stratégiques".

Bercy  Pire, relève le journal Le Monde, "la DPR constate avec effarement qu'il n'existe strictement aucune culture de la sécurité au sein des ministères financiers", car considérée comme gênante et coûteuse.

Le renseignement économique serait un secteur pas assez exploité quand dans le même temps les données des entreprises françaises peuvent être en grande partie récupérées et analysées par des intérêts tiers sans grande difficulté.

D'où la proposition de créer une loi "relative à la protection du secret des affaires". Parallèlement, le rapport plaide pour un recours plus large aux services de renseignement venant en appui aux entreprises de secteurs stratégiques afin de mieux les armer dans la guerre économique mondiale.

Jean-Jacques Urvoas plaide ainsi pour une législation protégeant le secret des affaires à l'heure où l'espionnage écononomique prend des proportions inquiétantes. Les révélations d'Edward Snowden concernant les techniques d'écoute et de collecte d'information très variées de la NSA sont logiquement en première ligne de cette constatation.

Le Monde relève encore, et sans trop y croire, que la DPR dédouane les opérateurs de télécommunications sur les liens qu'ils entretiendraient avec la DGSE et qui permettrait une collecte d'information hors de tout contrôle, en affirmant qu'il n'existe aucun cadre législatif l'autorisant.

Source : Le Monde