La position très "en même temps" du gouvernement français consistant à ne pas exclure directement Huawei des réseaux 5G du pays tout en préparant un dispositif d'autorisations accordées par l'Anssi permettant d'écarter l'équipementier à moyen terme a déjà été critiquée par le gouvernement chinois en début d'année.

Elle l'est tout autant après les déclarations de Guillaume Poupard, président de l'Anssi, lors d'un entretien aux Echos qui réaffirme que les autorisations pour les équipements seront valables de 3 à 8 ans et que sur les trois équipementiers choisis (Ericsson, Nokia, Huawei), seul le groupe chinois pourrait faire l'objet de restrictions.

5G

Les autorités chinoises ont rapidement exprimé leur mécontentement et de nouveau demandé à la France d'assurer un accès au marché "équitable et non discriminatoire", y compris pour les entreprises chinoises.

Le président de l'Anssi n'a pas caché que le dispositif inscrit dans la loi "Huawei" de 2019 et le système d'autorisations supervisé par l'Anssi incite les opérateurs qui n'utilisent pas Huawei à ne pas faire appel à lui et ceux qui sont déjà en contrat avec l'équipementier chinois à se tourner vers d'autres acteurs, les autorisations servant alors de phase de transition.

Guillaume Poupard justifie cette stratégie non par du "Huawei Bashing" mais pour des raisons de souveraineté nationale et éviter la dépendance à un seul équipementier.