Microsoft, qui s'est fait récemment rappeler à l'ordre par la justice américaine à propos d'un différend qui l'oppose à Eolas, se voit obligé de revoir une copie vieille de dix ans…

Il y a deux ans environ, une décision de justice condamnait Microsoft à modifier de façon substantielle le fonctionnement de son navigateur Internet Explorer, après que l'éditeur de Redmond ait été reconnu coupable d'avoir "emprunté" à la firme Eolas Technologies une technique permettant d'améliorer l'affichage de certains contenus de pages Web.

Finalement, en janvier 2004, Microsoft choisissait l'affrontement, arguant que les modifications exigées sur Internet Explorer auraient des retentissements exagérés sur le fonctionnement du navigateur. Au passage, la firme de Bill Gates faisait appel du jugement, qui prévoyait le versement à Eolas et à l'Université de Californie de la coquette somme de 521 millions de dollars US en guise de dédommagement.

Ce vendredi 2 décembre 2005, cependant, nouvelle volte-face: Microsoft prévenait ses partenaires, OEM (Original Equipment Manufacturers; fabricants de PC), et concepteurs de contrôles ActiveX, notamment, de l'apparition prochaine de changements importants sur Internet Explorer sous Windows 2000, Windows XP et Windows Server 2003.

Une note technique a même été publiée (en anglais) sur le site de Microsoft à cet effet, via le MSDN (Microsoft Developer Network), où il est expliqué que bientôt, il ne sera plus possible à l'utilisateur d'Internet Explorer d'interagir directement avec les contrôles ActiveX par le biais d'éléments d'affichage tels qu'APPLET, EMBED ou OBJECT, sans au préalable ramener le focus sur la fenêtre active par un clic supplémentaire, ce que certaines sur-couches d'IE, comme Maxthon ou Slimbrowser, exigent déjà.

Les développeurs qui travaillent sur et autour d'Internet Explorer pourront, grâce à cette note technique, apprendre comment écrire leur code en y intégrant cette nouvelle particularité. Microsoft explique à cette occasion que finalement, les changements apportés à son navigateur sont moins importants qu'il ne le craignait, et que l'immense majorité des sites Internet continueront de s'afficher sans manipulation supplémentaire.

Pour l'heure, Microsoft a fait appel de la dernière décision de justice, et attend que la juridiction d'appel se prononce –dans le courant de l'année prochaine—avant, peut-être, de modifier à nouveau son navigateur.

Les copies à venir de Windows envoyées aux fabricants de PC intègreront ce changement de comportement d'IE. Les utilisateurs actuels de Windows profiteront d'une mise à jour via le service Microsoft Update.

Pour rappel, la prochaine session de mise à jour aura lieu le mardi 13 décembre, mais il semble peu probable qu'elle incluera la modification décrite dans ces lignes.



Source : eWeek