Les plus acharnés du monde libre n’auront pas manqué cette journée du 26 Juin, car était organisée la première édition « Paris, capitale du Libre », à l’initiative de la mairie de Paris et de l'Association des sociétés de services en logiciels libre (ASS2L). Au programme : débats, conférences, et business. La Mairie de Paris ayant signé 4 jours auparavant un partenariat avec Microsoft France, s'engageant ainsi à fournir outils, services et conseils à une trentaine de nouvelles start-up.

Exercice de style assez osé. Quoi qu’il en soit, les grands noms tels que Dassault Systems, Softissimo, Staff & Line ou Cegid étaient également conviés afin de participer à un débat. Par le biais de l’Afdel (Association française des éditeurs de logiciels), ceux-ci ont décliné l’invitation. Motif ' Selon Jamal Labed, porte-parole de l'Afdel « les éditeurs n'auraient pas été consultés pour la préparation de l'événement, les titres des débats présageraient des discussions polémiques et l'équilibre entre les deux parties durant les interventions ne serait pas correctement établi. »


Lorsque la politique s’en mêle
Danièle Auffray, adjointe au maire chargée des nouvelles technologies était l’invitée d'honneur du séminaire.  La ville de Paris a affiché, comme Munich, une volonté de s'équiper en logiciel libre et cela ne date pas d’hier. Mme Auffray le confirme : « Notre engagement à l'égard du logiciel libre ne date pas d'aujourd'hui. Dès 2001, nous avons travaillé dans ce sens et donné naissance à Lutèce, un logiciel libre dédié aux collectivités dont 40 communes sont aujourd'hui équipées ».

Bien que la majorité du parc informatique de la mairie reste encore sous un système d’exploitation propriétaire (Windows), l’objectif ambitieux de l’Hotel de Ville reste une interopérabilité totale estimant qu’à ce moment-là, ils seront libres de choisir. L’Afdel s’insurge et dénonce l'hypocrisie du modèle opensource, qui "repose sur la vente de prestations de services tout en surfant sur la vague altermondialiste".


Opportunités ou opportunistes '
Dès les portes de la manifestation fermée, se satisfaisant de 1500 visiteurs, les idées fusent. A l’instar de l’entretien accordé par Alexandre Zapolsky à notre confrère 01Net, qui voudrait « faire de l'Ile-de-France le poumon scientifique et économique du Libre en Europe. ». Ainsi, l’Open Source Valley verrait le jour. Démagogie, opportunités '

Tout en sachant qu’aucun financement n’est encore prévu par la Mairie de Paris, mais comptant sur un soutien de l'idée de la « création d'un pôle économique sur le développement durable dans lequel le logiciel libre aurait tout à fait sa place ». L’Afdel, quant à elle, se pose encore la question sur le modèle économique du libre : « [il] est quasi-exclusivement un modèle reposant sur la vente de prestations de services (formation, support, développement…). Mais lorsque le logiciel impose de gros investissements en R&D, ce modèle de financement atteint ses limites. ».


Débat inexistant et communication difficile
« L'Afdel est le bras armé des éditeurs étrangers, à commencer par Microsoft. », insiste Alexandre Zapolsky . Il est clair que tant qu’on associe éditeur de logiciel et Microsoft, le débat aura peine à progresser. Il suffit de regarder les commentaires réguliers de nos lecteurs lorsqu’on parle de Microsoft ou de la progression du libre. A décharge de l’Afdel qui mitraille cette manifestation, notons en premier lieu qu'aucun éditeur français, pas même open source n'a été convié à débattre en tant que tel. Pas terrible pour une manifestion se passant au cœur scientifique et économique du libre, comme le souhaiteraient certains.

Sources : 01Net - Le Figaro - Distributique - Technaute.com