Malgré une forte opposition des opérateurs concurrents, Bouygues Telecom a obtenu du régulateur national, l'Arcep, la possibilité d'utiliser la bande 2G 1800 MHz pour exploiter des services 4G dès le mois d'octobre 2013, moyennant la restitution d'une partie de ses fréquences 1800 MHz et une copieuse redevance.
Cette décision, en ligne avec les orientations européennes, est assez mal prise par les autres opérateurs, en plein déploiement de leur réseau 4G sur les bandes officielles 800 MHz et 2600 MHz, chèrement louées, et ne pouvant aussi facilement que Bouygues Telecom libérer leurs ressources en bande 1800 MHz, encore largement utilisées pour les besoins de la 2G.
Ils y voient un avantage concurrentiel accordé à Bouygues Telecom qui pourra déployer plus rapidement sa 4G en passant par cette bande 2G 1800 MHz, même s'ils pourront eux aussi en principe y faire appel.
Certains opérateurs ont déjà annoncé qu'ils envisageaient de lancer des recours pour bloquer cette attribution. De son côté, le syndicat CFE-CGC/Unsa d'Orange annonce dès à présent qu'il va saisir le Conseil d'Etat pour dénoncer une décision qui ne va pas dans le sens d'une des missions de l'Arcep, à savoir "veiller au développement de l'emploi".
L'argumentation est soigneusement choisie puisque c'est justement l'une des critiques du gouvernement faite à l 'Arcep, à savoir une régulation trop orientée en faveur des consommateurs au détriment de la valeur du secteur télécom et de son emploi, et l'une des justifications pour tenter d'en réduire les pouvoirs.
"L'avantage concurrentiel pour Bouygues Telecom, dénoncé par ses concurrents, est réel ", conclut le syndicat, alors que Bouygues Telecom a déjà fait savoir qu'il serait sans doute en mesure de proposer des offres commerciales exploitant ces fréquences dès la fin 2013.