C'est un changement de position dans la stratégie du gouvernement US contre l'utilisation d'équipements télécom fournis par Huawei et dont les capacités supposées d'espionnage des télécommunications ont entraîné une campagne acharnée pour faire bannir le groupe chinois sur son marché national, en Europe et ailleurs.

S'il estimait jusqu'à présent ne pas avoir à fournir de preuves, ce qui affablissait pourtant fortement son argumentaire, le Wall Street Journal rapporte qu'il aurait montré des éléments confirmant le risque d'espionnage à certains de ses alliés.

Huawei 5G

Equipements 5G Huawei

Les Etats-Unis auraient ainsi des preuves selon lesquelles Huawei aurait la capacité d'accéder à des données sensibles et personnelles via les systèmes que le groupe chinois déploie partout dans le monde, et ces éléments auraient été montrés aux services de renseignement britannique et allemand.

Certaines des preuves dateraient de 2009 et des débuts de la 4G mais, point important, le gouvernement US n'indique pas si Huawei s'en est jamais servi pour récupérer des informations.

Les éléments en question démontreraient que Huawei a sciemment intégré des backdoors lui donnant accès aux flux de communication même sans le consentement de l'opérateur, et sans en signaler l'existence à ses clients ou aux services de renseignement des pays dans lesquels ses équipements sont installés.

On en revient donc à la question de savoir si les backdoors sont réellement des portes d'entrée dérobées intentionnelles ou seulement des défauts logiciels plus ou moins rapidement corrigés à mesure qu'ils sont repérés.

Sur ce point, Huawei réaffirme sa volonté de ne rien faire qui puisse compromettre les données de ses clients et redit que ses salariés ne peuvent en aucun cas accéder aux informations transitant sur les réseaux sans l'accord de l'opérateur. Un salarié de Huawei peut-être pas, mais qu'en est-il d'un pirate ou d'un agent de renseignement chinois ayant connaissance des vulnérabilités logicielles des équipements télécom laissées sans correction ?

Source : Ars Technica