Le succès des netbooks dans les années 2009-2010 a permis au groupe taiwanais Acer de se hisser au deuxième rang mondial des fabricants d'ordinateurs. Mais ce segment ayant fondu presque aussi vite qu'il est arrivé, la chute qui s'en est suivie a été particulièrement sévère.
Et d'autant plus rude que la stratégie smartphones et tablettes du groupe n'a pas donné les résultats escomptés, la société peinant à se distinguer et souffrant de la pression d'Apple. Il a beaucoup perdu en valorisation, ce qui remet en perspective l'hypothèse d'un rachat par un autre groupe taiwanais, Asustek.
Ce dernier est l'un des rares fabricants de tablettes Android à tirer son épingle d'un jeu particulièrement compliqué mais souffre, comme dans la vente de PC, de sa relative petite taille qui limite les possibilités de distribution de ses produits.
Les observateur voient donc dans le rachat d'Acer par Asus l'opportunité de constituer un grand groupe taiwanais capable de devenir incontournable sur les ventes d'ordinateurs grâce au poids et aux partenariats de distribution d'Acer et sur les ventes de tablettes grâce à la réactivité et la capacité d'innovation d'Asus. Enfin, Asus pourrait bénéficier des marques détenues par Acer, comme Gateway et Packard Bell, pour se renforcer sur le marché des PC.
Intéressant au moins sur le papier
Leur complémentarité pourrait aider à abaisser les coûts opérationnels par les économies d'échelle tout en préservant l'innovation. Le scénario est séduisant, au point que les investisseurs y adhèrent en faisant sensiblement grimper les cours d'Acer et d'Asus, mais les intéressés sont discrets sur le sujet.
Et selon Bloomberg, le directeur financier d'Asus, David Chang, a indiqué que la stratégie du groupe est plutôt orientée vers sa croissance organique, préférée à une politique de fusion/acquisition qui n'est pas sans risques. Il a souligné par ailleurs que sa faiblesse sur les canaux de distribution était en voie d'amélioration.
Un acquisition d'Acer, qui serait l'une des plus grosses opérations jamais réalisées par Asus, passerait sans doute par un échange d'actions et du cash qui pourrait être alimenté en partie par la cession de la participation d'Asus dans l'assembleur Pegatron.