Le journal Spiegel indique ainsi que les régies publicitaires de plusieurs groupes médias Allemands viennent de porter plainte contre Eyeo GmbH, l'éditeur d'Adblock Plus. Parmi les plaignants, on trouverait de grands noms des médias allemands : ProSiebenSat 1, RTL Group ou encore le groupe de presse Axel Springer qui reprochent à Adblock Plus de ne pas respecter les lois de la concurrence.

adblock plus  Ce qui pose actuellement problème, c'est le lien financier entretenu entre Eyeo et certains grands groupes du Web. Car si AdBlock est un module visant à filtrer la publicité sur Internet, il est majoritairement financé par Google, Yahoo et d'autres grands acteurs au travers de ses critères de filtrage.

C'est ce qui explique aussi pourquoi Adblock ne bloque pas l'intégralité des publicités en ligne. En exagérant, on peut ainsi dire qu'Adblock ne filtre que les régies publicitaires considérées comme intrusives et non partenaires, tout en laissant le champ libre à ses propres associés ( du moment qu'elles sont non intrusives). C'est également pour cela que le filtrage est réalisé depuis une liste blanche activée par défaut, et non d'après un algorithme de détection automatique.

Par ailleurs, Adblock ne se cache pas de ce système de financement et de fonctionnement, pour apparaitre dans la liste blanche activée par défaut, il suffit de contacter l'éditeur. Ce dernier indique que la procédure est gratuite " pour les sites de petite et moyenne taille" en nuançant sur le fait que le logiciel est " rémunéré grâce à la contribution de gros sites qui respectent le programme Publicités acceptable et souhaitent y prendre part."

Pour se convaincre du fonctionnement du module, il suffit d'afficher la liste en question, et d'y découvrir la présence d'Opodo, Amazon, Google, Yahoo, Yandex et bien d'autres... Autant de grands acteurs du Web qui mettent la main à la poche et proposent des publicités en accord avec la politique d'Adblock.

Déjà critiqué pour cette pratique par diverses associations, cette fois, ce sera au tribunal de Munich de juger de la question de la concurrence dans le dossier.

Source : Spiegel