Le Spiil, Syndicat de la Presse indépendante d'Information en Ligne s'est donc exprimé au travers d'un communiqué officiel dans lequel il est rappelé le principe de neutralité du Net.
Le syndicat rappelle ainsi à FREE "qu'aucun FAI n'a le droit de décider à la place des citoyens ce à quoi ils ont ou non accès sur Internet " et met ainsi en garde sur les dérives et abus que la décision de Free d'imposer un bloqueur de pub pourrait amener au-delà des préjudices financiers.
D'après le syndicat, cette initiative de Xavier Niel serait une "porte ouverte à des censures éditoriales, commerciales, économiques, politiques, idéologiques, communautaires, nationales, religieuses, etc., livrées au seul bon vouloir du fournisseur d'accès et, donc, de ses propres stratégies marchandes et financières."
Le Spiil dénonce ainsi non seulement une censure du FAI, mais également une manoeuvre politique et financière ne servant finalement que les seuls intérêts du fournisseur, puisque pendant la période de blocage dont on ignore encore la durée, les régies publicitaires partenaires de FREE continueront de générer des bénéfices avec la visite des freenautes, contrairement aux régies Google.
La Freebox Revolution présentée comme un produit miracle permettant aux utilisateurs d'innombrables expériences numériques pourrait aussi se voir devenir un objet de servitude si de telles mesures venaient à déborder au-delà de la publicité. Qu'en serait-il demain si FREE souhaitait limiter l'Internet de ses abonnés à la seule visite des pages hébergées ou partenaires du FAI ?
Dans le même temps, l'ARCEP s'est invitée au débat en se disant "attentive aux conditions de mise en œuvre de ce dispositif et à la légalité de ce dernier au regard du droit des communications électroniques ". Le directeur général de l'Autorité aurait ainsi envoyé un courrier à l'opérateur vendredi "afin de l’interroger sur la finalité et les modalités détaillées du dispositif mis en place."