Michèle_Alliot-Marie Dans la lignée de son plan d'action contre la cybercriminalité présenté en février dernier, Michèle Alliot-Marie a annoncé aujourd'hui dans le cadre des Assises du numérique à Paris, la signature d'un accord avec les Fournisseurs d'Accès à Internet afin de bloquer en France l'accès aux sites à caractère pédopornographique. " D'autres démocraties l'ont fait. La France ne devait plus attendre ", a déclaré la ministre.

Alliot-Marie a indiqué que dès septembre, une plate-forme automatisée de signalement avec une résonance européenne escomptée, sera mise en place, le tout sous l'égide de l'Etat. " La plate-forme, par le biais d'une liste noire, transmettra aux FAI la liste des sites à bloquer. C'est donc l'Etat qui prendra la responsabilité d'informer du caractère pédopornographique d'un site internet en vue de son blocage ".

Résumons. La liste noire sera portée à la connaissance de l'ensemble des FAI qui s'en référeront ainsi d'une certaine manière à l'Etat pour savoir quel site doit être bloqué. Quant à la mesure technique de blocage qui sera mise en oeuvre par le FAI, elle ne sera pas imposée. Libre donc à chaque FAI de choisir sa propre solution logicielle en fonction de ses installations.


MAM attaché à la liberté fondamentale de l'accès à Internet
La ministre se veut par ailleurs rassurante, en déclarant qu'il ne s'agit pas de créer un " big brother de l'Internet ". " Il n'a jamais été question de bloquer ou de filtrer tous les sites ; je suis très attachée à cette liberté fondamentale qu'est l'accès à Internet ". En contexte de loi Création et Internet, ces paroles rassurantes ne le sont peut-être pas suffisamment. Si tout un chacun saluera bien évidemment la mesure concernant le blocage de sites pédophiles, la crainte de voir naître un contrôle exercé sur d'autres sites est réelle.

Les FAI semblent être sur la même longueur d'onde que le gouvernement, reste à savoir si cela ira encore plus loin. Du reste, la ministre parle bien de l'accès à Internet comme d'une liberté fondamentale...