Dans la lignée de la " guerre thermonucléaire " voulue par Steve Jobs contre la plate-forme Android, de nombreuses procédures judiciaires ont été engagées par le groupe de Cupertino contre des fabricants de terminaux, la plus visible restant l'écheveau de plaintes dirigées contre Samsung.
Malgré l'ampleur des actions menées, la situation évolue peu au fil des décisions rendues qui ont tendance à s'équilibrer, à l'exception notable du procès en Californie en juillet dernier qui a fortement penché en faveur d'Apple.
Dans toutes ces affaires, Apple s'est attaquée aux fabricants de terminaux Android mais pas à l'éditeur de la plate-forme mobile honnie, qui n'est autre que Google, alors que les brevets incriminés portent souvent sur des points de l'interface ou du fonctionnement de celle-ci.
Eric Schmidt, président du conseil d'administration de Google (et ancien CEO du groupe), s'est étonné de cette stratégie lors d'un entretien accordé au Wall Street Journal, et trouve " extrêmement curieux " que la firme à la pomme n'ait pas engagé d'action judiciaire contre le groupe de Mountain View.
Dans le même temps, il a rejeté l'image, déformée selon lui par les médias, qui ferait des deux sociétés deux groupes prêts à se sauter à la gorge. Certes, Apple a dénoué des liens en se détachant des services de Google, et notamment de son Google Maps remplacé par une solution conçue en interne (avec toutes les difficultés que cela a révélé ), ou encore de Youtube, qui ne fait plus partie des applications présentes par défaut dans iOS, ce qu'a une nouvelle fois regretté Eric Schmidt.
Cependant, les CEO des deux sociétés n'ont pas rompu toute communication et continuent de discuter de divers projets et des conséquences des batailles judiciaires en cours. Cela n'empêchera pas la guerre des brevets de se poursuivre durant encore quelque temps mais l'effet négatif de cette situation affectera plus vraisemblablement les petites sociétés que les grands groupes.
" Il y a quelque part un jeune et nouvel Andy Rubin [ndlr architecte d'Android et co-fondateur de la société Danger qui proposait des appareils mobiles avec services de messagerie en cloud] qui est en train d'essayer de créer un nouveau Danger. Comment pourra-t-il ou pourra-t-elle garantir la propriété intellectuelle nécessaire pour lancer son produit ? Là est le vrai problème actuellement ", a-t-il indiqué.