Depuis quelques jours, Apple est forcée de se conformer au Digital Markets Act en Europe, et cela passe par l'ouverture d'iOS aux plateformes applicatives tierces. Pour l'Union européenne, il s'agit d'en finir avec l'abus de position dominante et le monopole des géants de la tech sur leurs plateformes.

Apple est donc contrainte d'accepter d'autres marchés d'application et comme c'est le cas depuis des années, la marque cherche toujours à dissuader les utilisateurs d'aller voir ailleurs. Et le sacro-saint argument d'Apple ne change pas : aller voir ailleurs représente un risque pour la sécurité des utilisateurs.

iPhone 15

Pour limiter le sideloading, Apple a bien sorti de son chapeau magique une nouvelle taxe pour dissuader les éditeurs et développeurs de s'émanciper. Mais pour dissuader les utilisateurs de quitter l'AppStore, rien de mieux que de jouer sur la peur en évoquant des risques sécuritaires majeurs.

La marque n'hésite pas à pointer du doigt le sideloading comme le meilleur ami des cybercriminels. Situation étonnante alors qu'Apple accepte l'installation d'applications externes à son AppStore sans pour autant laisser la porte grande ouverte : un processus reste soumis à validation et contrôle d'Apple, qui justifie ainsi la taxe imposée aux développeurs... Mais la marque voit se profiler le sideloading pur au printemps, et c'est là qu'Apple aura bien plus de mal à maintenir le contrôle... Et quand on parle de contrôle et d'inquiétude, c'est principalement au niveau des commissions et des revenus, et pas tant de la sécurité de son système ou des utilisateurs...

La sécurité comme seul argument

Reste qu'au nom de la sécurité, Apple traine en longueur pour se plier aux règlementations qui n'arrangent pas ses finances... Gary Davis, directeur de la protection des données indique ainsi qu'avec le sideloading, il deviendra moins onéreux pour les pirates d'organiser des attaques ciblant les utilisateurs d'iPhone et donc que l'on devrait voir se multiplier les risques. Par "souci" des utilisateurs, Apple indique que les pirates pourraient également s'en prendre plus largement aux systèmes de paiement alternatifs mis en avant par les plateformes tierces... Pauvres utilisateurs.

Deux points sont à rappeler à Apple toutefois : d'une part l'AppStore n'est pas exempt de malwares et l'on a vu des applications distribuées en toute confiance par la marque avec des millions d'utilisateurs exposés à des risques.

D'autre part, le sideloading est bien disponible sur Android depuis des années, et pourtant le PlayStore reste largement dominant sur le marché des applications mobiles de l'OS de Google...