Les résultats financiers d'Apple pour la fin de l'année 2012 étaient très attendus après les mouvements de yo-yo du cours en bourse à la suite de diverses rumeurs. Plus que sur de nouveaux produits, c'est sur le succès des nouveaux produits lancés entre septembre et novembre ( iPhone 5, iPad 4, iPad Mini ) que se sont concentrés les bruits de couloir.
Alors que la société profitait d'une solide confiance des investisseurs depuis le début de l'année, permettant au cours de passer les 500 dollars, puis les 600 dollars et même un court moment les 700 dollars, l'arrivée de l'iPhone 5 fin septembre a changé un mouvement de redescente que les lancements des iPad 4 et iPad Mini n'ont pas réussi à contrer.
La très forte concurrence de Samsung, leader mondial de la téléphonie, et plus généralement de l'écosystème Android, constitue désormais une menace qui pèse franchement sur les perspectives du groupe.
Des inquiétudes naissent également par rapport aux opportunités de croissance, avec des marchés établis proches de la saturation et des pays émergents qui restent à conquérir mais pour lesquels il faudrait une réponse adaptée...comme un iPhone low cost, dont les rumeurs se sont multipliées et que les observateurs appellent de leurs voeux.
Pour ce dernier trimestre 2012 sous haute surveillance, Apple annonce un chiffre d'affaires record de 54,5 milliards de dollars pour un bénéfice net, record également, de 13,1 milliards de dollars, avec un accroissement des ventes internationales qui représentent désormais 61% des revenus de la société.
Apple annonce avoir écoulé 47 millions d'iPhone ( contre 37 millions d'unités l'an dernier ) et 22,9 millions d'iPad ( contre 15,4 millions d'appareils l'an dernier ), toujours sans précision des modèles écoulés.
Et si les ventes d'iPod continuent logiquement de régresser, ne représentant plus que 12,7 millions d'unités, le volume d'ordinateurs Mac recule également, avec 4,1 millions d'appareils écoulés fin 2012, contre 5,2 millions un an auparavant, Apple n'échappant pas cette fois au ralentissement des ventes mondiales d'ordinateurs.
Et pendant que Tim Cook, CEO d'Apple, se félicite d'avoir vendu 75 millions d'appareils iOS en un seul trimestre, les analystes tiquent sur le ralentissement de croissance associé à ces chiffres. Ils attendaient un chiffre d'affaires légèrement plus élevé ( 54,9 milliards de dollars ) et observent que le bénéfice net, pour impressionnant qu'il reste, n'évolue quasiment pas par rapport à l'an dernier.
Ils y voient notamment une pression accentuée sur les marges et des coûts de de fabrication moins maîtrisés, et pour tout dire, la fin de l'ère extra-ordinaire marquée par la présidence de Steve Jobs et d'une croissance insolente.
Malgré les excellents chiffres annoncés, les analystes se montrent donc circonspects sur les perspectives du groupe, d'autant plus que celui-ci prévoit un chiffre d'affaires entre 41 et 43 milliards de dollars pour le trimestre en cours, assez éloigné des 45,5 milliards de dollars du consensus.