Le géant Apple serait sur le point de faire un virage à 180 degrés dans sa stratégie d'intelligence artificielle. Face aux difficultés de son projet maison pour moderniser Siri, le groupe de Cupertino discuterait activement avec OpenAI et Anthropic, rapporte Mark Gurman pour Bloomberg.

Il s'agirait ainsi d'utiliser leurs technologies, comme ChatGPT ou Claude, pour animer la future version de l'assistant vocal. Une décision qui sonnerait comme un aveu de faiblesse, mais qui pourrait permettre à la marque de rattraper son retard sur la concurrence.

Un projet interne en pleine déroute

À l'origine, une version de Siri dopée à l'intelligence artificielle, baptisée en interne « LLM Siri », était prévue pour 2025. Mais le projet a accumulé les difficultés techniques, forçant Apple à repousser l'échéance à 2026, voire plus tard.

Cette situation a provoqué une véritable crise de confiance au plus haut niveau. Le patron Tim Cook aurait perdu patience, entraînant un remaniement majeur.

John Giannandrea, le chef de l'IA, a été mis sur la touche au profit de Mike Rockwell, le père du Vision Pro, et de Craig Federighi, le grand patron du logiciel chez Apple. Leur mission est de trouver une solution... quitte à regarder ailleurs.

La piste externe : une solution miracle ?

Mike Rockwell a rapidement demandé à ses équipes d'évaluer les performances des modèles concurrents. Après plusieurs séries de tests comparant ses propres modèles à Gemini (Google), ChatGPT (OpenAI) et Claude (Anthropic), la technologie d'Anthropic serait la plus prometteuse pour les besoins de Siri.

Apple a donc sollicité ses potentiels partenaires pour développer des versions de test capables de fonctionner sur sa propre infrastructure cloud sécurisée. Une approche qui n'est pas sans rappeler celle de Samsung, qui utilise déjà l'IA de Google pour ses téléphones Galaxy.

Crise de confiance et fuite des cerveaux

Ce possible retournement de situation a des conséquences directes en interne. Certains ingénieurs, parmi les plus recherchés du secteur, se sentent désavoués.

Leur frustration est alimentée par des salaires bien inférieurs à ceux proposés par la concurrence. Meta est particulièrement agressif en la matière, en proposant des primes à la signature pouvant atteindre 100 millions de dollars pour débaucher les meilleurs talents et restructure ses efforts dans l'IA autour des Meta Superintelligence Labs.

Pour justifier les retards, Greg Joswiak, vice-président du marketing chez Apple, a simplement expliqué qu'il aurait été « décevant de livrer quelque chose qui n'atteignait pas notre standard de qualité ».

Source : Bloomberg